Alors qu’elle comptait relancer son deuxième four, l’usine du Nord a dû stopper une partie de sa production en électricité, à la suite d’une défaillance technique qui n'a toujours pas été résolue.
Décidément, la montée en puissance de l’usine de Koniambo n'est pas un long fleuve tranquille. Après une série de difficultés techniques depuis près de six ans, voilà qu’une nouvelle avarie a été repérée au niveau, cette fois, de sa centrale électrique.
Les équipes procédaient au suivi classique des équipements lorsqu’elles ont détecté des vibrations sur l’arbre d’entraînement du générateur d’une turbine à vapeur. En cause, la présence d’une fissure sur cet axe, qui a contraint l’industriel à stopper cette chaudière de 135 mégawatts.
Une commande de pièces lancée en Europe
Cet incident, qui remonte à plusieurs semaines, n’a pas été résolu pour l’heure. L’industriel poursuit ses investigations et étudie les différentes options possibles qui permettraient de réparer sur place cette partie endommagée.
Parallèlement à cela, il a lancé la commande des pièces nécessaires auprès de fournisseurs en Europe, qui devront être fabriquées pour la centrale de Vavouto et dont les délais de livraison pourraient prendre plusieurs mois. Cet équipement pourrait coûter plusieurs centaines de millions de francs.
La production de nickel épargnée pour l'instant
Selon KNS, cette nouvelle avarie n’a pas d’impact pour le moment sur sa production de nickel puisque seul le four n°1 est actuellement en service. Or, avec une ligne sur deux encore en activité, la centrale thermique est en capacité d’alimenter ce four en électricité.
Ce qui préoccupe davantage l’industriel, ce sont les conséquences de cette panne sur le redémarrage de la deuxième ligne de production de l’usine. Ce four n°2 avait été mis en veille depuis la fin d’année dernière, dans le cadre du "shutdown" - l’arrêt planifié des équipements pour cause de maintenance - et il devait être remis progressivement en service, après mars.
Une piste interne coûteuse
Avec deux lignes à faire tourner simultanément, l’actionnaire Glencore (49%), principal financeur de l’usine du Nord, étudie différents scénarios pour s’approvisionner en énergie supplémentaire si les travaux de réparation devaient s’avérer infructueux.
Parmi les options : celle offerte par les deux générateurs d’appoint de KNS, d’une capacité de 50 mégawatts chacun. Une piste intéressante car interne à l’entreprise, mais qui risque de s’avérer coûteuse. Ces turbines à combustion consomment du fioul, une énergie fossile nettement plus onéreuse que le charbon qui alimente les chaudières de la centrale. A Koniambo, le temps est compté…
Le récit de Sheïma Riahi