En Nouvelle-Calédonie, les médecins généralistes ont un pouvoir d’achat inférieur de 30% à celui de leurs collègues installés dans l’Hexagone. C'est l’une des données qui ressortait d’études menées par le syndicat des médecins libéraux, à la recherche de solutions pour rendre le territoire, en manque de professionnels de santé, plus attractif. En conséquence, les généralistes demandaient une revalorisation de 20% de leurs honoraires, inchangées depuis 2013.
"C'est très peu"
Ils ont obtenu 2,4%. Depuis le 28 décembre, la consultation est passée de 4 150 à 4250 francs pour les adultes et de 4 750 à 5 050 francs pour les nourrissons. Une hausse quasiment passée inaperçue du côté des patients. Pour les praticiens, elle ne changera pas non plus la donne. Elle représentera une augmentation de 40 000 à 50 000 F sur l’année. “Sachant qu’une partie part en cotisations sociales”, rappelle Marie-Laure Gaudillier, la présidente du Syndicat des médecins libéraux. Comme tous les Calédoniens, les médecins subissent par ailleurs l’inflation, souligne-t-elle. “Tout augmente, nos frais, nos charges”, explique-t-elle, citant les prix du matériel utilisé pour les soins.
La difficile équation entre besoin de revalorisation et protection du Ruamm
“Un médecin qui arrive sur le territoire ne va toujours pas trouver la rémunération valorisante. Mais on doit saluer l’effort qui a été fait et que devra supporter le Ruamm.” Le système de santé est en grandes difficultés financières, "on en est conscient mais on pense qu’il faut faire des choix en faveur de l'installation de professionnels qui puissent s’occuper de la santé de la population.”
D’autres revalorisations de 2% ont été promises, en 2024 et en 2025, “mais tout peut changer”, estime Marie-Laure Gaudillier. Elles resteront de toute façon loin des 20% demandés. Le syndicat des médecins libéraux cherche donc comment générer des compléments d’honoraires sans peser sur le Ruamm.
Un reportage de Martin Charmasson et Cédric Michaut