La littérature calédonienne, une histoire souvent mal connue. Et pourtant, le Caillou compte une centaine d’auteurs et d’autrices, et quelques maisons d’éditions. Mais ce monde des lettres fait face à de nombreuses difficultés, selon Hamid Mokaddem, auteur et éditeur.
"Les politiques publiques de la culture sont ponctuelles. Elles ne sont pas pérennes. Il faudrait que les budgets soient constants, perpétuels et permanents et que le marché du livre, les éditeurs soient épaulés, aidés et encadrés de manière structurée, estime-t-il. Il y a aussi le manque d’espace critique. Il faut accepter que les artistes bousculent, dérogent aux normes et aux règles de bienséance pour que toute la société, dans la totalité, puisse se regarder à travers un miroir. S’il y a des critiques, ça oblige les écritures à se remettre en question, à se recomposer, à se reformuler."
Rencontre entre auteurs et grand public
L’autre difficulté : celle de la diffusion. Car une fois publiés, les auteurs manquent parfois de visibilité. La boutique Calédo Livres a lancé depuis six mois, un rendez-vous hebdomadaire, l’Entreligne, qui a lieu tous les samedis matins.
"Le but, c’est surtout de faire un lieu de rencontres entre les auteurs et le grand public pour mieux faire connaître les livres et les auteurs, explique Cathie Manné, responsable de Calédo Livres. On en a vraiment beaucoup en Calédonie. L’objectif d’un auteur, c’est d’être édité et d’être lu, donc le retour qu’il peut avoir de ses lecteurs est essentiel."
Miser sur la littérature jeunesse
Et pour que la littérature calédonienne puisse être un secteur rentable, Cathie Manné propose notamment de miser sur la littérature jeunesse. "On a une production vraiment de qualité qui attire les parents. Les enfants retrouvent leur environnement, ce qui les entoure. Ça leur parle. On leur montre les animaux, les paysages, le contexte local", poursuit-elle. Le Salon international du livre océanien est sans aucun doute l’occasion de découvrir un chapitre de l’histoire de ces auteurs calédoniens.