La Nouvelle-Calédonie face aux pyromanes

Incendie au Mont-Dore, le mercredi 13 décembre.
La Calédonie brûle et les pompiers sont sursollicités, chaque jour, pour des incendies qui, à peine éteints, semblent renaître de leurs cendres. La plupart du temps, la main de l’homme est derrière ces départs de feu. De manière volontaire, ou non. Explications.

Les pompiers ont trois ennemis. Le vent, la sécheresse et… l’être humain. Par imprudence ou par bêtise, on retrouve souvent la main de l’homme derrière les incendies. Comme celle de ce majeur interpellé dimanche 17 décembre, à Boulouparis.

Interpellé pour trois feux à Boulouparis

Arrivé de Nouméa, il est soupçonné d'avoir déclenché trois feux de forêt, qui ont brûlé environ deux hectares de végétation dans la petite commune de Brousse. Une enquête de gendarmerie est en cours. Déjà cette semaine, les pompiers engagés à Voh, à Saint-Louis sur le Mont-Dore ou au trou des Nurses à Dumbéa se sont trouvés face à des foyers qui repartaient malgré leurs efforts pour en venir à bout. Dans chaque cas, des témoins signalaient avoir vu des gens remettre volontairement le feu. Parfois, ça s'est passé sous les yeux des sapeurs. De quoi exaspérer la Sécurité civile. Son directeur, le général Frédéric Marchi-Leccia, en appelle à des réponses judiciaires sévères.

J'aimerais que quelques exemple soient faits pour qu'on montre enfin toute la gravité de ces gestes qui pourraient paraître anodins. On jette une allumette, on jette un mégot. Mais quelles conséquences, derrière!

Général Marchi-Leccia, directeur de la DSCGR

Neuf feux sur dix

En Calédonie, presque tous les feux sont dus à des écobuages mal maitrisés, un mégot de cimaîtrisésalancé ou une allumette jetée.

87% des incendies sont situés à moins de 500 mètres d'une route ou d'un bâtiment. La meilleure preuve; ce sont des secteurs dans lesquels on n'a pas de présence d'homme, comme la côte Oubliée, qui ne brûlent pas. 

Fabien Albouy, directeur de l’ŒIL, l’Observatoire de l’environnement

Voyez cette campagne de sensibilisation. 

Au moins une dizaine de personnes

Que risquent les pyromanes ? La loi prévoit une peine de trois ans et une amende, en cas de destruction involontaire de forêt avec mise en danger d’autrui. En cas de mise à feu volontaire, la peine encourue est de dix ans. En 2023, selon le parquet, la gendarmerie a interpellé une dizaine de contrevenants, dont la moitié étaient mineurs. Ils seront prochainement convoqués devant le tribunal correctionnel ou devant le juge pour enfants.