Place au jour d'après. A l'approche de la rentrée scolaire et en pleine pandémie d'omicron, la Calédonie est partie pour reprendre une activité normale, après son premier cyclone de l'année.
Le phénomène ne représente plus un danger immédiat
Depuis six heures le vendredi 11 février, c'en est fini de l'alerte 2 partout où elle était en vigueur. Place à la phase de sauvegarde. C'est-à-dire une reprise progressive de l'activité, en laissant la priorité aux secours, à l'urgence et au rétablissement d'une vie économique normale.
Oui, on peut aller travailler, mais sans se précipiter et en étant prudent : on se tient au courant de l'état des routes et des réseaux, on limite les déplacements, on ne touche pas aux fils électriques tombés et on ne s'engage pas sur une voie submergée. On limite l'usage du téléphone pour ne pas saturer les réseaux, on signale les blessés ou les victimes éventuelles aux service de secours. On ne se baigne pas… A midi, l'ensemble des alertes sera levé.
Mais ses effets se font encore sentir
Mauvaise nouvelle, l'amélioration du temps va prendre plus de temps que d'habitude. Dovi devrait perturber la météo dans notre zone encore une partie de la matinée, au moins sur le Sud-Ouest et l'île des Pins. "Ça va doucement s'améliorer dans l'après-midi de vendredi”, estimait dans la nuit le chef prévisionniste Richard Renaud.
Une longue attente
Les Calédoniens n'ont pas eu beaucoup de temps pour se préparer à l'arrivée de cet énième événement météo. Mais une fois prévenus, la prudence des autorités, conjuguée à la lente progression du phénomène, ont fait connaître à une partir du pays une longue journée d'alerte 2. Interdiction de sortir à partir de minuit dans la nuit de mercredi à jeudi, pour les habitants de Lifou, Tiga et Maré. Puis à compter de huit heures jeudi pour la province Sud et trois communes du Nord-Est - Houaïlou, Kouaoua et Canala.
La polémique latente
Autant dire que les consignes de rester cloîtrés en cessant toute activité n'ont pas été très respectées. Dans le Grand Nouméa, par exemple, le temps à peine maussade de jeudi matin en a rendu amer plus d'un. Et c'est seulement vers 18 heures qu'on a appris la suite du calendrier, c'est-à-dire la phase de sauvegarde pour 6 heures le lendemain. D'où cette question qui revient : fallait-il déclencher l'alerte 2 si tôt ?
Voyez le reportage de Karine Arroyo et Carawiane Carawiane, diffusé au JT de jeudi soir :
Une arrivée côté Maré
Arrivant du Vanuatu, qu'elle a longé par l'Ouest, la dépression Dovi s'est dirigée vers le Sud des Loyauté. Elle s'est d'abord approchée de la Calédonie très lentement, progressant longtemps à une vitesse de trois à cinq km/h ! C'est le matin du jeudi 10 février qu'elle a mis un coup d'accélérateur : relevée en fin de nuit à 5-10 km/h, elle est passée dans la matinée à environ 15 km/h, puis à 20-25 km/h jeudi après-midi. Elle s'est aussi renforcée.
Jeudi à 11 heures, elle était au stade de dépression modérée et se situait à 75 km à l'Est de Maré. A 15 heures, on la trouvait à quarante km au Sud des côtes de Nengone, où le vent s'est montré violent jusqu'au milieu de la nuit suivante. On notera une pointe à 115 km/h à 18 heures, à La Roche. Les effets de la dépression ont aussi touché Lifou, mais dans une moindre mesure.
Passage entre l'île des Pins et le Sud de la Grande terre
En fin de journée, Dovi était une dépression tropicale forte. La nuit de jeudi à vendredi a été alors agitée, côté Sud. Sur l'île des Pins, d'abord : jeudi à 19 heures, Dovi était située à environ 15 km au Nord-Est de Kunié.
Vers 20h30, accalmie, quand le centre est passé au plus près de l'île, puis le vent a violemment repris dans la direction opposée. A 23 heures, la station de Moue a enregistré un vent moyen à plus de 80 km/h et des rafales de secteur Nord-Nord-Ouest atteignant environ 154 km/h !
Fortes rafales jusqu'au petit matin
Secouée, aussi, la nuit, sur la pointe Sud et l'agglomération nouméenne. Dans la capitale, la station principale de Météo-France NC a enregistré des rafales au-dessus de 90 km/h à partir de 18 heures. Avec un coup d'Ouest qui n'est pas passé inaperçu à 22 heures, à près de 108 km/h, ou encore une pointe à presque 110 km/h, de Nord-Nord-Ouest, à une heure du matin. Citons encore cette rafale à 130 km/h relevée à 23 heures à l'usine du Sud. Sans parler des pluies qui ont semblé se déchaîner en deuxième partie de nuit.
Sur le départ en mode cyclone
Vent, pluies, houle : les effets se sont faits sentir même une fois Dovi passé entre l'île des Pins et la pointe Sud, puis en route vers le Sud-Ouest. Au bulletin de 2 heures du matin, le phénomène était situé à plus de 55 km au Sud-Ouest de l'île des Pins. Il était aussi passé au stade de cyclone tropical, comme cela a été envisagé. Mais ce cyclone était déjà sur le départ. La Nouvelle-Zélande attend son approche et ses effets sur la météo du week-end. Et avant cela, Dovi a provoqué des inondations au Vanuatu.
Pas de dégât majeur ?
Avec le passage en phase de sauvegarde, place à l'estimation des dégâts. Jusqu'à cette nuit, aucun problème significatif n'était signalé. Reste à voir le résultat d'une nuit de vent et de pluies sur sols engorgés. Il faudra aussi estimer l'impact de Dovi sur la rentrée scolaire. Elle a déjà été perturbée : ce vendredi devait marquer la rentrée des enseignants.