Le bulletin du nickel : l’autorité des marchés britanniques va enquêter sur le LME

Séance de cotation du nickel -avant la pandémie de Covid- à la Bourse des métaux de Londres (LME).
Le régulateur financier britannique (FCA) a confirmé vendredi l'ouverture d'une enquête sur la Bourse des métaux de Londres (LME) après la suspension des échanges de nickel en mars 2022 et l'annulation de transactions, dans un communiqué.

Bien que de plus en plus contestés, les cours du nickel fixés quotidiennement par le LME, l’une des dernières bourses de négoce à la criée, font référence pour les producteurs et les acheteurs du monde entier, du Canada à la Nouvelle-Calédonie. La Bourse des métaux de Londres est une vieille institution datant de l’époque coloniale et de la domination britannique.

Le régulateur financier britannique (FCA) a "examiné les événements qui ont entouré la suspension du marché du nickel et a ouvert une enquête sur la conduite, les systèmes et les contrôles mis en place par le LME" entre le 1er janvier et le moment de l'arrêt des échanges, a-t-il indiqué.

Le gendarme des marchés justifie l'ouverture d'une enquête par "l'intérêt du public pour ces questions".

La Banque d'Angleterre a également fait savoir vendredi dans un communiqué, rapporte l'AFP, qu'elle prévoyait de nommer "une personne qualifiée pour surveiller, évaluer et rendre compte régulièrement à la Banque des progrès" réalisés par le LME Clear, la chambre de compensation du LME, sur la mise en place de "mesures correctives" et l'amélioration de la résilience des services de compensation.

Le 8 mars 2022 restera "le jour où le nickel est devenu fou". Peu après le début de la guerre en Ukraine, quand les marchés des matières premières s'envolaient, le nickel avait dépassé les 100.000 dollars la tonne, alors qu'il évoluait autour des 20.000 dollars au début de l'année. Pendant plusieurs jours toutes les transactions avaient cessé paralysant les échanges mondiaux.

Cette extrême volatilité des cours avait été provoquée par le pari spéculatif à la baisse malheureux d'un géant chinois du nickel, qui avait été contraint de liquider sa position en achetant coûte que coûte des contrats à terme.

Stocks de nickel dans un entrepôt trafigura (LME) en Belgique.

Toutes les transactions du mardi 8 mars avaient donc été annulées par le LME, dont le sommet atteint à plus de 100.000 dollars la tonne. Les échanges ont ensuite été interrompus plus d'une semaine.

Les jours suivants, la Bourse des métaux de Londres avait tenté de contenir la volatilité des cours en imposant des limites de mouvement de prix sur le nickel et les autres métaux industriels.

La gestion de la crise par le LME avait provoqué de vives critiques des investisseurs et attiré l'attention des régulateurs britanniques. 

Filiale depuis 2012 de HKEX, propriétaire de la Bourse de Hong Kong, le LME propose de multiples contrats à terme sur les métaux non-ferreux (cuivre, aluminium, plomb, zinc, nickel et étain principalement).

LME Nickel le 03/03/2023 à 17:40 GMT 04:40 en Nouvelle-Calédonie

24 611 dollars/tonne + 0,89 % [évolution hebdomadaire + 0, 24 %]

Séance du nickel au LME de Londres