Prêt de l’État à Prony Resources : un premier versement "dans les prochains jours"

L'usine du Sud.
16,7 milliards de francs. C’est le montant du prêt que l’Etat va accorder à Prony Resources. Officiellement signé ce vendredi, il doit permettre à l’industriel calédonien de maintenir l’usine de nickel du Sud en activité le temps de trouver un repreneur pour remplacer le négociant suisse Trafigura.

Début mars, l’Etat prévenait qu’il n’y aurait pas de versement du prêt promis à Prony Resources sans signature du pacte nickel. Cette dernière a été reportée, à la demande du gouvernement calédonien, mais Prony Resources New Caledonia assure qu’une première tranche des 16,7 milliards de francs "sera versée dans les prochains jours”. “Elle sera essentiellement dédiée à l’acquittement des impayés à la CAFAT ainsi qu’à Enercal”, précise un communiqué envoyé ce vendredi après la signature officielle du contrat de prêt entre l’Etat et Prony.  

Objectif : "achever notre transformation pour attirer des investisseurs"

L’objet de ce prêt est de permettre à PRNC de financer ses opérations a minima, en attendant l’arrivée d’un repreneur. Ce soutien ne nous permettra pas de ‘recommencer comme avant’”, ce qui ne serait d’ailleurs pas souhaitable, note la direction de l’usine du Sud, “car cela nous conduirait, de nouveau, à une situation de risque de cessation de paiements”. Les fonds seront utilisés “pour des actions de nature à achever notre transformation pour attirer des investisseurs, qui verront en nous un actif qui a du potentiel de croissance”, poursuit-elle. L’enjeu : trouver un nouvel investisseur pour remplacer le négociant suisse Trafigura. 

Pour l’instant, on se fixe un objectif de mars 2025 pour trouver un repreneur”, indiquait Sonia Backès en février. Elle précisait alors que le prêt devrait permettre de couvrir les besoins de Prony Resources jusqu’à fin 2026. 

Des engagements en contrepartie

La direction poursuit les discussions avec l’Etat concernant le versement des prochaines tranches”, informe aujourd’hui la direction de Prony Resources. Elle confirme par ailleurs avoir pris des engagements en contrepartie. Parmi lesquels, “la mise en place d’un plan de maîtrise des coûts, des gains de compétitivité, le maintien de l’appareil productif ou encore l’atteinte de la production nominale à l’horizon 2027. 

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Une fiduciaire regroupant les parts du négociant suisse Trafigura (19% de Prony Resources), de la Compagnie financière de Prony (30%) et de 25% des 30% détenus par la Société de participation minière du sud calédonien (SPMSC, qui regroupe des intérêts publics dont la province Sud) doit également être constituée. Cela permettrait à un éventuel repreneur d'acquérir jusqu'à 74% de Prony Resources.

Une autre contrepartie serait la restructuration de la sous-traitance, qui concerne près de 2 000 personnes. Cent à quatre cents prestataires pourraient voir leurs contrats revus à la baisse ou tout simplement rompus. “Un accompagnement est d’ores et déjà prévu par la province”, assurait Sonia Backès en février.