Espérance de vie raccourcie, amputation, cécité, insuffisance rénale : autant de conséquences dramatiques du diabète, dont c’est la semaine nationale de prévention. Car cette maladie grave fait d’autant plus de ravages en Nouvelle-Calédonie que nous ne sommes pas égaux face à ce problème.
Une population particulièrement fragile
Le diabète est la première cause de longue maladie en Nouvelle-Calédonie, une situation malheureusement banale dans le Pacifique où les populations sont plus sujettes qu’ailleurs à la maladie.
" Les Océaniens dans leur ensemble sont plus sujets à tomber dans le piège de la malbouffe, de la sédentarité, mais aussi le piège du stress, tous trois facteurs de prise de poids, de stockage de graisse, et d’installation de ces maladies métaboliques" explique Dominique Mégraoua, médecin de prévention à l’agence sanitaire et sociale. "Il y a la surcharge, le diabète, la tension, le cholestérol, l’apnée du sommeil, etc."
Les jeunes désormais touchés
Le diabète touche également des populations de plus en plus jeunes souligne Dominique Mégraoua. "Autrefois, le diabète de type 2, on l’appelait le diabète de la maturité parce qu’il intervenait exceptionnellement avant l’âge de 40 ans. Avec l’épidémie d’obésité, on voit de plus en plus de plus jeunes déclarer un diabète de type 2 à la trentaine, à la vingtaine, et même, il commence à y avoir quelques adolescents".
Le facteur familial et l’importance du dépistage
En dehors des facteurs de risque comme l’obésité ou une mauvaise hygiène de vie, un autre facteur est à prendre en compte, c’est celui de la fragilité familiale.
" C’est le poids de l’hérédité, on ne naît pas tous à égalité. On peut être porteur d’une fragilité, et si on prend du poids, à l’âge adulte, on va devenir diabétique à la trentaine, à la quarantaine, ou à la cinquantaine" poursuit le Dr Mégraoua qui insiste sur l’importance du dépistage, d’autant que le diabète peut rester silencieux pendant de très longues années.
"Si on est porteur de facteurs de risque, il y a du diabète dans ma famille, j’ai des kilos en trop, je fais un test tous les ans à partir de la trentaine".
Des tests qui peuvent être réalisés chez son médecin traitant, mais il existe aussi des stands qui sont mis en place par l’Association des diabétiques lors des foires, des fêtes, ou même dans les centres commerciaux très régulièrement.
Et notez que ce mercredi 8 juin, le centre d’éducation de l’agence sanitaire et sociale à Nouméa ouvre ses portes au public de 8h à 16h. Il sera possible de s’y faire dépister. Un dépistage est également proposé cette semaine dans des dispensaires de Brousse et des îles.
Vers une taxe sur les produits sucrés ?
Le diabète touche des personnes de plus en plus jeunes, et pourtant cette maladie est largement évitable. Activité physique, alimentation équilibrée sont des mesures simples que tout un chacun peut prendre. Mais les industriels qui ont souvent la main lourde dans les produits transformés ont aussi leur part de responsabilité. Les pouvoirs publics ont alors un rôle à jouer. A ce titre, la taxe sur les produits sucrés est un outil qui a fait ses preuves estime Dominique Mégraoua.
" A la fois de faire baisser la consommation de ces boissons sucrées qui devraient être l’exception auprès de la population, et d’autre part à pousser les industriels à reformuler leurs produits, leurs boissons sucrées, pour amener des produits moins toxiques pour les populations".
Dans les cartons depuis des années, le projet de taxe sur les produits sucrés avait pourtant été présenté fin août 2021 au Congrès. Mais son examen avait été repoussé à la majorité des élus. Le texte n’a pas été représenté depuis.
Retrouvez ci-dessous les rendez-vous proposés lors de cette semaine de prévention du diabète :
Découvrez cette vidéo publiée par l'ASS-NC :