"La visite du Premier ministre Li Qiang en Australie est une occasion importante d'échanger directement sur des questions clés pour nos deux nations." Déclaration d’Anthony Albanese, ce mardi. Le chef du gouvernement australien a confirmé l’information qui circulait déjà. Le Premier ministre chinois effectuera un déplacement de quatre jours, qui débutera samedi.
Sa venue intervient alors que Pékin a levé la plupart des barrières commerciales aux exportations australiennes, notamment de charbon, de bois, d’orge et de vin. "La Chine est le premier partenaire commercial de l'Australie et nos relations économiques continuent d'apporter des avantages substantiels à nos deux pays", a indiqué Anthony Albanese.
Ce déplacement en Australie doit permettre de "renforcer la compréhension et la confiance mutuelle, d'approfondir une coopération pragmatique et de construire conjointement un partenariat stratégique global (...) plus mature, plus stable et plus fructueux", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian.
Réchauffement des relations
La Chine et l'Australie étaient ces dernières années à couteaux tirés. En particulier depuis 2020 et une demande australienne d'enquête sur l'origine de la pandémie de Covid-19, que Pékin a qualifiée de politique. Il y a aussi eu la décision, prise par Canberra, d'exclure l'équipementier Huawei de son réseau 5G. La Chine a alors augmenté ses taxes sur nombre de produits australiens, en particulier le vin, le bœuf et l'orge.
La plupart de ces surtaxes ont été levées à la faveur d'un réchauffement des relations entre Pékin et Canberra depuis l'arrivée des travaillistes au pouvoir. En novembre, Anthony Albanese a été reçu avec faste en Chine, le président Xi Jinping promettant que les deux pays pourraient devenir des "partenaires de confiance".
Lutte d'influence
En matière de défense, cependant, l'Australie privilégie une alliance étroite avec les États-Unis, pour contrer l'influence diplomatique et militaire croissante de la Chine dans le Pacifique. Canberra et Washington œuvrent à renforcer leurs liens avec les nations insulaires, après la signature d'un accord de sécurité secret entre Pékin et les Salomon, en 2022. Peu peuplées, les îles du Pacifique disposent de ressources naturelles et elles ont une position stratégique qui pourrait s'avérer cruciale en cas de conflit militaire à Taïwan.
L'alliance Aukus
La Chine a vivement critiqué le pacte de sécurité Aukus, signé par l'Australie avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni. L'accord comprend notamment la livraison à Canberra de sous-marins à propulsion nucléaire. Pékin y voit une menace pour sa sécurité, et une violation des règles de non-prolifération nucléaire. Et le nouveau gouvernement néo-zélandais, qui a resserré ses relations avec l'Australie et les États-Unis, envisage également de participer à cette alliance militaire.
Passage par la Nouvelle-Zélande
Dans le courant de la semaine, Li Qiang doit justement se rendre dans cette autre nation anglo-saxonne de la région. "J'ai hâte d'accueillir chaleureusement le Premier ministre Li en Nouvelle-Zélande. [Sa] visite est une occasion précieuse d'échanger sur les domaines de coopération entre la Nouvelle-Zélande et la Chine", disait lundi Christopher Luxon, le chef du gouvernement kiwi.
Il est question d'une cérémonie d'accueil, d'un dîner officiel et d'une série de réunions bilatérales. Li Qiang sera le premier Premier ministre chinois à effectuer ces déplacements depuis 2017. Sa visite intervient après celles de plusieurs responsables de haut rang, ces derniers mois. Le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a notamment effectué un passage éclair dans la capitale Wellington, début 2024. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a indiqué que ce nouveau voyage officiel en Nouvelle-Zélande sera l'occasion d'un "échange de points de vues approfondi" sur les relations bilatérales "et sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun".
Premier partenaire commercial
La Chine est le premier partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande. Les consommateurs chinois se montrent friands de viande, de vin et de lait kiwis. Mais si Wellington a longtemps été l'un des partenaires les plus proches de Pékin parmi les démocraties occidentales, les relations se sont tendues entre les deux pays, ces dernières années. En mai encore, le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères critiquait la volonté chinoise de renforcer sa présence sécuritaire dans les îles du Pacifique. Winston Peters mettait en garde contre les actions susceptibles de "déstabiliser" ou d'affaiblir la sécurité régionale.
"Nos relations sont importantes, complexes et solides"
"La Nouvelle-Zélande et la Chine sont engagées sur les sujets où nous avons des intérêts communs, et nous nous parlons franchement et de manière constructive des sujets sur lesquels nous avons des divergences", a indiqué Chris Luxon, lundi. "Nos relations sont importantes, complexes et solides".