Le président de Bougainville dénonce une « entente douteuse » entre Rio Tinto et le gouvernement papou

Colère du président de la province autonome de Bougainville, en Papouasie-Nouvelle-Guinée : John Momis dénonce la manière dont Rio Tinto se retire de la mine de Panguna.
Le groupe minier anglo-australien a annoncé la semaine dernière qu'il cédait sa participation majoritaire (53,8%) dans la mine d'or et de cuivre à un fonds indépendant, chargé de redistribuer les parts au gouvernement de Bougainville, mais aussi au gouvernement du pays. « Une fois que le partage sera fait, les deux gouvernements seront des actionnaires minoritaires à parts égales, chacun détiendra alors 36,4% de Panguna. Les parts restantes seront toujours détenues par des petits actionnaires à travers le monde », selon le président de Bougainville.
John Momis, le président de la province autonome de Bougainville.

 

Et pour John Momis, c'est une « décision absolument honteuse, amorale et malveillante ».« Le problème dans cette décision de Rio Tinto, c'est que cela constitue une ingérence injustifiée dans les affaires politiques de Bougainville et dans les relations compliquées qu'entretiennent notre gouvernement et le gouvernement de Port-Moresby. Tout ce qui concerne la mine de Panguna est très sensible. La mine a été imposée à Bougainville pour le bénéfice de la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans son ensemble. C'est le ressentiment lié à l'injustice de la situation qui a conduit au conflit », rappelle le président de la province autonome.
 
John Momis affirme que si les parts de Rio Tinto sont redistribuées comme annoncé, cela menacera le processus de paix signé il y a 15 ans entre les autorités du pays et les rebelles bougainvillais. Rappelons que cet accord prévoit l'organisation d'un référendum d'autodétermination d'ici 2020. Les préparatifs ont déjà commencé ; la population pourrait être appelée à se prononcer le 15 juin 2019.