Le pronostic vital du Ruamm engagé

La Fédération des fonctionnaires appelle à manifester pour interpeller les pouvoirs publics sur les difficultés du système de santé calédonien, dont la situation était déjà jugée dramatique début juin par la Cafat elle-même et le Médipôle.

La maladie est devenue chronique et l’état du patient semble de plus en plus critique. Chaque année, il manque 13 milliards de francs pour financer le régime unifié d’assurance maladie-maternité (RUAMM) pour un déficit cumulé qui atteignait fin 2020 « 25 à 30 milliards », estimait le gouvernement en décembre dernier.
Pour 2021, le gouvernement a accordé une subvention exceptionnelle de 5 milliards de francs, mais ce sont toujours 8 milliards qui restent à trouver pour trouver l’équilibre. Et les 5 milliards ne couvrent les dépenses courantes que jusqu’à la fin du mois d’août.

Dégradation de l’offre de soins

Conséquence déjà observé par la Fédération des fonctionnaires, « une dégradation catastrophique de la qualité de l’offre de soins », qui se traduit selon le syndicat par des manques de stock de médicaments, des fermetures de lit en cardiologie, la fermeture des urgences psychiatriques au Médipôle et des délais d’attente de six à huit mois pour certaines prestations médicales.

Autre organisation à tirer la sonnette d’alarme, l’Union territoriale CFE-CGC. Pour le syndicat, « l’absence de trésorerie a d’ores et déjà des impacts réels sur la prise en charge des patients. » Et la « rupture massive de médicaments » observée  entraîne « nécessairement des choix alternatifs de thérapies. »

Factures impayées et salaires en retard

Début juin c’est la Cafat elle-même et le Médipôle qui tentaient d’alerter sur une situation qui, faute de décision politique, ne peut selon eux que s’aggraver dans les mois à venir.

A ce jour, le CHT doit 4 milliards de francs à ses fournisseurs. Un défaut de paiement qui touche dans la très grande des entreprises calédoniennes (2,7 milliards), qui risquent à leur tour d’être fragilisées.

Quant au personnel, il a vu, à au moins deux reprises depuis le début de l’année, les salaires versés avec 10 à 15 jours de retard.