Le SMTU vise un redémarrage opérationnel du réseau Tanéo au 1er octobre

Dépôt de bus Tanéo à Nouméa.
Pour le syndicat mixte des transports urbains, la reprise sans concertation décidée par Karuïa oblige les collectivités à payer plus qu’elles ne le peuvent, pour un service dégradé. Il appelle la compagnie à revenir à la table des discussions pour une reprise effective des transports en commun le 1er octobre.

La reprise unilatérale des bus par Karuïa met en danger l’ensemble du réseau de transports du Grand Nouméa. C’est le message que le syndicat mixte des transports urbains a voulu faire passer ce mercredi matin après avoir déjà dénoncé un passage en force le week-end dernier.

Le SMTU, qui gère le réseau Tanéo estime tout d’abord que cette reprise imposée par le GIE Karuïa n’est pas complètement opérationnelle. "On ne peut pas mentir aux gens en leur disant qu’on repart sur un réseau à la normale", lâche Naïa Wateou, la présidente du SMTU.

Rendre un service public, ça ne veut pas juste dire mettre des bus sur la route.

Naïa Wateou, présidente du SMTU


80 % des infrastructures du Néobus détruites

Le gestionnaire du réseau rappelle les nombreux dégâts causés sur ses équipements au cours des émeutes : un milliard de francs de dégradations dont 800 millions de francs rien que pour la ligne du Néobus, détruite à 80 %.

Une nouvelle cartographie du réseau s’impose, en raison notamment de la disparition de certains commerces et écoles, précise le SMTU. Mais aussi pour des questions de finances à la baisse. "Il est nécessaire qu’on reprenne ce temps pour retravailler tout le paramétrage. Rendre un service public, ça ne veut pas juste dire mettre des bus sur la route", explique Naïa Wateou.

Ce coup de force de Karuïa a des incidences qui peuvent très largement mettre en faillite le SMTU.

Naïa Wateou, présidente du SMTU


Des rentrées d’argent encore très faibles

Pour l’élue provinciale, "ce coup de force opéré par Karuïa, avec une reprise sans concertation, a des incidences qui vont être considérables et qui peuvent très largement mettre en faillite le SMTU et le transport en commun dans sa totalité".

Selon les chiffres du syndicat, environ 1 000 passages ont été enregistrés dans les bus samedi 14 septembre, jour de la reprise de Karuïa, contre 6 000 à 7 000 en temps normal. La fréquentation est montée à 1 500 le dimanche, contre 3 000 habituellement.

Le niveau de recettes est "au plus bas", ajoute le SMTU : environ 600 000 à 800 000 francs par jour, quand le réseau enregistrait 4,2 millions de francs de recettes avant le 13 mai.

Un bus qui s’arrête devant chez soi, ça n’existera plus.

Naïa Wateou, présidente du SMTU


Huit lignes au 1er octobre

Or, le gestionnaire du réseau craint déjà un futur contentieux financier avec Karuïa, qui pourrait réclamer le même niveau de rétributions qu’auparavant (soit 200 millions de francs par mois), alors que le service est encore actuellement "de très mauvaise qualité" et que les finances des collectivités, qui participent le prix du ticket à hauteur de 70 %, ne le permettent plus.

Face à toutes ces difficultés, le SMTU appelle donc les dirigeants de Karuïa à revenir à la table des discussions pour une reprise effective des transports en commun le 1er octobre. Mais cela sous-entendrait une nouvelle suspension de la circulation des bus.

Le nouveau réseau prévu au 1er octobre serait aussi nettement revu à la baisse avec quatre lignes Carsud et quatre lignes Karuïa. "Un bus qui s’arrête devant chez soi, ça n’existera plus", prévient Naïa Wateou.

Même si le syndicat ne l’annonce pas encore formellement, une augmentation du prix du trajet est fort probable. "Tout le monde devra faire des efforts", prévient la présidente du SMTU.