L’annonce a pris tout le monde de court ce samedi matin. Sans prévenir personne, le GIE Karuïa a repris ses liaisons dans Nouméa et une partie de l’agglomération, après quatre mois d'interruption en raison des émeutes. Une "décision unilatérale" que dénonce ouvertement le SMTU, le gestionnaire du réseau de transports en commun Tanéo.
"Nous déplorons fortement que cette tentative de passage en force pour assurer son chiffre d’affaires se fasse au détriment de populations qui ont besoin de se déplacer en sécurité, déclare Naïa Wateou, la présidente du syndicat mixte des transports urbains dans un communiqué envoyé ce 14 septembre. Instrumentaliser de cette façon les attentes des Calédoniens, en particulier les plus fragiles, est indigne et nous le condamnons fermement."
Le GIE a adopté une stratégie judiciaire systématique plutôt qu’une solution concertée.
Naïa Wateou, présidente du SMTU
Des conditions de reprise non remplies
Selon le SMTU, des discussions étaient engagées depuis plusieurs jours "avec comme objectif de reprendre, au plus vite, l’activité de transport de personnes sur l’ensemble du réseau".
Le gestionnaire de Tanéo précise que de nombreuses réunions se sont tenues. Or "jusqu’à hier soir, vendredi 13 septembre 2024, le GIE Karuïa ne remplissait pas les conditions pour la reprise intégrale de son activité. Pire, il a adopté une stratégie judiciaire systématique plutôt qu’une solution concertée."
Le seul fait de mettre des bus en circulation n’est pas suffisant pour se prévaloir d’un service public.
Naïa Wateou, présidente du SMTU
Plus d’un milliard de francs de dégâts
Naïa Wateou rappelle les conséquences des émeutes depuis le 13 mai sur l’ensemble du réseau : plus d’un milliard de francs de dégâts, la sécurité des personnes et des personnels mise en danger et la signalétique et les distributeurs de tickets détruits.
"Il est évident que le réseau ne peut être à l’identique, dans l’intérêt de tous. La mission du SMTU est d’assurer la sécurité du réseau et celle de ses délégataires, de respecter ses règles", rappelle sa présidente.
"Au lieu de protéger ses seuls intérêts commerciaux, le GIE Karuïa doit travailler pour être au niveau attendu de service pour les Calédoniens, poursuit-elle dans ce communiqué. Le seul fait de mettre des bus en circulation n’est pas suffisant pour se prévaloir d’un service public."
L'interview complète de Naïa Wateou est à écouter ici. Elle répond à Claudette Trupit