Les cigarettes électroniques jetables interdites d'importation en Nouvelle-Calédonie

Cigarettes électroniques jetables en vente dans une station-service
Les cigarettes électroniques jetables seront bientôt bannies, en Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement a pris un arrêté qui interdit leur importation, mercredi 27 avril. Il estime qu'elles présentent un danger pour les adolescents, comme pour l'environnement.

Les cigarettes électroniques jetables ne seront bientôt qu'un lointain souvenir, en Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement a interdit leur importation, mercredi 27 avril, via un arrêté qui prendra effet dès sa publication au Journal officiel. 

Parfumées à la fraise Tagada, à la banane, à la barbe à papa, de couleurs vives, les cigarettes électroniques, avec ou sans nicotine, font fureur chez les plus jeunes. Ainsi, en 2019, 21,5% des jeunes Calédoniens de 13-18 ans assuraient avoir vapoté au cours des trente derniers jours, selon le baromètre santé des jeunes. Un chiffre cinq fois plus élevé qu’en Australie. 

Une vente interdite aux mineurs fin décembre

Après que le Congrès a interdit la vente de liquides et de matériel aux mineurs, les considérant comme des produits de tabac à part entière, ainsi que le vapotage dans les lieux publics, le 27 décembre, le gouvernement vient de passer à l'étape supérieure. "Au regard de l’attractivité et de l’ampleur de la commercialisation de la cigarette électronique jetable en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement, qui est compétent en matière de santé publique, vient d’adopter un arrêté interdisant son importation sur le territoire calédonien", confirme l'arrêté adopté par l'institution.

Du point de vue de la santé publique, la cigarette électronique jetable est considérée, par le texte adopté en réunion de collégialité, comme "une incitation à 'vapoter' de la nicotine (addiction) ou des vapeurs de substances fortement chauffées (risque de toxicité). Lest autorités considèrent également que sa consommation par les plus jeunes constitue une habitude au geste de fumer qui peut "découler sur un besoin de fumer dans les années à venir".

Un danger immédiat pour l'environnement

D'un prix abordage, la cigarette électronique jetable est commercialisée dans les stations-services et les magasins d'alimentation, entre 800 et 1 500 francs CFP pour 500 bouffées, soit l'équivalent de 50 cigarettes. "Sa présentation colorée, sa déclinaison d’arômes (…) et sa grande facilité à s’en procurer, la rendent très attractive chez les jeunes de 13 à 15 ans", explique le gouvernement. Sa réglementation était en discussion, depuis octobre dernier, au sein de l'exécutif. Les signalements des établissements scolaires (collèges et lycées) et des parents d'élèves inquiets du vapotage des adolescents ont multiplié les signalements auprès des autorités sanitaires.

L'impact environnemental de la pollution générée par la cigarette électronique jetable est également évoqué par la collectivité, qui la qualifie de "nouveau déchet". "Composée principalement de matières plastiques et d’une batterie non-amovible, le plus souvent au lithium, elle représente un danger immédiat et à très long terme pour l’environnement", fait valoir le gouvernement.

Une commercialisation encore possible durant quelques semaines

Dès publication de l'arrêté au Journal officiel, les stocks présents en entrepôt, devront être mis sur le marché, sous 15 jours. Les marchandises en cours d'acheminent ou commandées avant la parution du texte législatif pourront être mises en consommation à leur arrivée en Nouvelle-Calédonie. Quant à celles commandées après cette date, elles seront réexportées ou détruites. "Une surveillance sera assurée et des mesures contentieuses seront prises" par les services des douanes, en cas de fausse déclaration.