Les "Loyalistes" créent un groupe au Congrès sans le Rassemblement

Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, boulevard Vauban
Nouveau changement dans l’échiquier politique du boulevard Vauban. Onze élus des Républicains Calédoniens et du Mouvement populaire calédonien, qui siégeaient dans le groupe Avenir en confiance, viennent de créer un groupe baptisé "les Loyalistes". Ils sont rejoints par Nicolas Metzdorf de Générations NC.

Le divorce couvait depuis des mois entre le Rassemblement-LR et le reste de l’Avenir en Confiance. Depuis ce mercredi 13 avril, il semble bel et bien acté. L’information est tombée ce matin. Les Républicains Calédoniens et le Mouvement Populaire Calédonien "ont décidé de s’unir en siégeant ensemble dans un groupe unique au Congrès", avec Générations NC, annoncent les élus, dans un communiqué.

Un nom déjà connu 

Ce nouveau "groupe d’union loyaliste" est composé de douze élus : Sonia Backès, Marie-Jo Barbier, Philippe Blaise, Gil Brial, Lionnel Brinon, Jean-Gabriel Favreau, Muriel Malfar-Pauga, Alésio Saliga, Françoise Suve, Naïa Wateou, Brieuc Frogier (issu du Rassemblement) et Nicolas Metzdorf (Générations NC). 

Son nom n’a pas été choisi au hasard : "Les Loyalistes", une appellation déjà utilisée pour évoquer l’union des non indépendantistes (à l’exception de Calédonie ensemble) pendant la campagne référendaire. Ce groupe est présidé par Françoise Suve, tandis que Gil Brial et Nicolas Metzdorf ont été désignés comme porte-paroles. 

Contexte législatif

Sauf que cette fois, les Loyalistes font groupe à part, en prenant leurs distances avec l’autre grande famille politique non indépendantiste, le Rassemblement-LR. 

En toile de fond, les élections législatives de juin prochain. Le nouveau groupe dit "déplor(er) l’initiative unilatérale du Rassemblement de se positionner seul et de manière prématurée" à ces élections, "en présentant ses propres candidats malgré nos propositions de candidature partagée".

Le 30 mars, Virginie Ruffenach et Thierry Santa ont en effet annoncé leur candidature officielle aux élections législatives, pour la première et la deuxième circonscriptions, sous la bannière du Rassemblement. 

Dont acte pour les "Loyalistes" : "Le Rassemblement doit assumer d’avoir cassé la dynamique unitaire de l’Avenir en confiance dans laquelle tant de Calédoniens s’étaient retrouvés en 2019". 

Le nouveau groupe condamne également le "positionnement équivoque" du Rassemblement national, lors du référendum du 12 décembre, "dont il réclamait le report". Un parti représenté par Guy-Olivier Cuénot, élu en 2019 au Congrès, sous l’étiquette Avenir en Confiance. 

Un précédent au Congrès 

D'autres sujets avaient déjà attisé les tensions entre les deux courants, comme le rappelle Gil Brial, élu au Congrès (MPC) et porte-parole du nouveau groupe Les Loyalistes. "On a eu les municipales à Païta, où le Rassemblement a décidé de soutenir un candidat contre celui de l’Avenir en confiance. On a eu le Congrès où le Rassemblement, en ne respectant pas la majorité des élus du groupe, a fait élire Roch Wamytan."

Interview de Gil Brial


Dissension autour de la présidentielle 

Cette déclaration intervient également entre les deux tours de la présidentielle. Or, les positions divergent entre les élus de l’Avenir en Confiance quant au second tour, dimanche 24 avril. 

Alors que les Républicains Calédoniens, le Mouvement Populaire Calédonien et Générations NC ont apporté leur soutien au président Macron, Virginie Ruffenach du Rassemblement-LR n’a pas donné de consigne de vote, à l’inverse de la candidate des Républicains Valérie Pécresse, qui a appelé à voter pour Emmanuel Macron. 

Maintien de l'Avenir en confiance 

Face à la création de ce nouveau groupe politique au Congrès, Virginie Ruffenach a déclaré, ce mercredi matin, qu’elle restait chef du groupe Avenir en confiance, boulevard Vauban. Son groupe, désormais composé de 7 conseillers au lieu de 18, prend "acte du fait que les élus apparentés La République en marche quittent le groupe Avenir en confiance pour en créer un autre".  

Dans un communiqué, l'Avenir en confiance estime que "la guerre politique au niveau national n’avait pas besoin d’être importée ici." Quant aux élections législatives, "elles sont utilisées comme prétexte pour diviser et instaurer la pensée unique d’un seul parti national".

Pour Virginie Ruffenach, "l’objectif, on le voit bien, c’est peut-être d’écarter un mouvement qui n’est pas dans cette pensée unique." Et ce mouvement, c'est le Rassemblement, "un parti historique", rappelle-t-elle, "qui a passé toutes les modes présidentielles, toutes les échéances fortement implantées dans le territoire, qui survivra à toutes les évolutions."

Interview Virginie Ruffenach

Le reportage de Martin Charmasson et Laura Schintu

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