La liquidation judiciaire du groupe Melchior, propriétaire des Nouvelles calédoniennes, du Gratuit et des IRN, sera prononcée ce jeudi 16 mars par le tribunal de commerce de Nouméa. La Nouvelle-Calédonie va donc se retrouver sans quotidien local. 120 salariés seront au chômage. Cinq jours après l’annonce, tous sont encore sous le choc. "C’était un état de sidération après l’annonce vendredi dernier. Là c’est la tristesse qui l’emporte pour un certain nombre de salariés. On doit quitter l’entreprise à compter de ce soir pour les journalistes et demain pour d’autres. Il y a de la tristesse et de la colère", réagit Baptiste Gouret, journaliste des Nouvelles calédoniennes et représentant du personnel dans la procédure de sauvegarde.
"Jusqu’à la veille de l’annonce, on pensait qu’un repreneur allait se manifester"
Si cette décision n'est pas vraiment une surprise, - le groupe Melchior avait été placé en procédure de sauvegarde en avril 2021 et connaissait des pertes financières importantes - celle-ci reste brutale. Les journalistes espéraient "jusqu’au bout" qu’une solution soit trouvée pour sauver le journal. "On nous avait annoncé, au moment du passage au tout numérique, qu’entre les très bons résultats et la liquidation il y avait un panel d’options possibles et envisageables qui allaient être recherchées si les comptes n’étaient pas à l’équilibre. Force est de constater que la solution n’a pas été trouvée et que c’est une décision radicale qui a été prise à la place. Jusqu’à la veille de l’annonce, on pensait, que ce soit à la rédaction ou dans les autres services du groupe Melchior, qu’un repreneur allait se manifester", confie le journaliste.
"On reste très surpris de ce silence politique"
L’annonce de la disparition des Nouvelles calédoniennes suscite très peu de réactions politiques. "Que ce soit lors de l’annonce du plan de sauvegarde ou la fin du papier en décembre dernier, on avait déjà assisté à cette absence de réactions. Mais on reste quand même très surpris de ce silence politique. D’autant plus que des messages de soutien, on en reçoit beaucoup depuis la fin de la semaine dernière, tout milieux confondus : culturel, sportif, associatif… des gens avec qui on a longuement travaillé et les politiques en faisaient partie, mais ils se dispensent aujourd’hui de réaction", se désole Baptiste Gouret.
Une dernière édition numérique paraîtra ce jeudi pour rendre hommage aux 52 ans de vie du journal, et pour dire au revoir aux nombreux lecteurs des "Nouvelles".
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