Invité du JT de ce dimanche 24 octobre, Thierry Santa, président du Rassemblement-Les Républicains et membre du gouvernement, a évoqué le maintien du référendum le 12 décembre, la volonté des Calédoniens de rester dans la France tout en allant vers l’émancipation, le report de l’obligation vaccinale ou encore le financement de la crise. Tour d’horizon :
Contre un report du référendum
Thierry Santa pense que la crise sanitaire est maîtrisée mais ça ne veut pas dire qu’elle est finie, il faut continuer à respecter les consignes données. Le membre du gouvernement considère alors qu’il n’y a aucune raison de reporter le référendum du 12 décembre 2021. "On est susceptible de maîtriser un rebond éventuel, le taux d’indicence continue de diminuer et le taux de saturation de la réanimation est moindre que ce qu’il a pu être", explique-t-il.
Les conditions sanitaires sont réunies, les critères s’améliorent.
Par rapport au communiqué du FLNKS souhaitant le report du référendum à cause des conditions sanitaires actuelles, il balaie ces arguments. Le président LR y voit de l’inquiétude de la part des indépendantistes, "ils ne sont pas suffisamment sereins pour que le référendum se tienne le 12 décembre".
La crise n’a pas affecté les délais de campagne selon lui, puisque cela fait 3 ans que les partis politiques sont en campagne. C’est assez, estime Thierry Santa, la population a tous les éléments pour prendre une décision concernant l’avenir du pays.
Franchement, il faut que ça s'arrête.
Thierry Santa
Dans le communiqué du FLNKS, il y aurait d'après lui un sous-entendu. "Il propose un boycott comme ça s’est fait à la fin des années 80 en menaçant [d']une guerre civile". Thierry Santa est convaincu que les Calédoniens ne veulent pas revivre la période des Evénements, il faut alors avancer et donc passer cette étape du 12 décembre.
Trouver un consensus
Pour réussir à trouver un consensus, Thierry Santa conseille aux Calédoniens de lire la consultation citoyenne de ce début d’année et ses résultats. "Elle dit que les Calédoniens veulent vivre ensemble et que dans leur grande majorité, y compris les indépendantistes, ils veulent garder un lien avec la France".
Les Calédoniens souhaitent être maîtres de leur choix, "ça s’appelle les confins de l’autonomie". C’est-à-dire trouver une situation statutaire qui maintient un lien avec la France tout en allant vers l’émancipation du pays, a déclaré le président du Rassemblement.
Pour lui, c’est dans ce cadre-là que doit aboutir une organisation institutionnelle future. Afin de pouvoir atteindre cet objectif, il propose d'utiliser le début d’année 2022 pour organiser des tables rondes citoyennes, et demander aux Calédoniens ce qu’ils veulent.
Thierry Santa estime que les Calédoniens sont fatigués des conflits politiques, qu'ils veulent savoir ce qu’on leur propose pour l’avenir.
Une obligation vaccinale actuelle non pertinente
Sur la table ronde sociale de ce samedi 23 octobre, il trouve que le report demandé de l’obligation vaccinale est justifié car, en l’état actuel, celle-ci n’est pas pertinente et soulève beaucoup de questions. La volonté du gouvernement est de reporter cette date du 31 octobre de manière à travailler sur les secteurs qui doivent maintenir une obligation vaccinale.
De plus, selon lui, le pass sanitaire est plus pertinent puisqu'il permet déjà une reprise économique et sociale tout en évitant les risques de clusters. Par contre, pour Thierry Santa, l’obligation vaccinale doit être maintenue dans les structures hospitalières qui s’occupent de personnes fragiles.
Le gouvernement partagera avec le Congrès pour trouver la meilleure façon d’utiliser ces deux outils pour protéger les Calédoniens dans le temps.
Thierry Santa
Le financement de la crise
Actuellement, un fonds de compensation autonome permet de financer toutes les mesures mises en place, comme les centres de vaccination et de test. Le gouvernement considère qu’il est normal que les mutuelles participent au financement de ce fond car une partie de leurs ayant-droits bénéficient de ces mesures.
Ce jeudi 21 octobre, le Congrès a alors voté une participation à hauteur de 504 millions FCFP. L’Union des mutuelles dénonce une mesure illégale. Thierry Santa présume que le problème vient d’un manque de discussions en amont, avant d'arriver à un texte final au Congrès. Il pense que le gouvernement aurait dû prendre le temps, mais au final le boulevard Vauban a délibéré dans ce sens.
Un débat au sein du gouvernement pour la levée des motifs impérieux
Selon le membre du gouvernement, les experts conseillent de maintenir un dispositif de contrôle à l’entrée du pays, mais il est possible de l’assouplir selon lui en appliquant des modalités de contrôle avec une septaine à domicile et un test à la sortie.
Retrouvez l'intégralité de l'entretien mené par Nadine Goapana :