Alors que sa nomination, le 4 juillet dernier, auprès du ministère de l’Intérieur, a suscité des craintes et des interrogations, Sonia Backès est formelle. Selon elle, "les deux fonctions sont compatibles d’un point de vue légal et d’emploi du temps", et d’ajouter "quand je suis à Paris, je gère le portefeuille qui m’a été confié par le président de la République et je gère également ce qui se passe en province Sud, grâce au décalage horaire."
Je serai un partenaire calédonien
Sonia Backès
Après sa nomination, les indépendantistes déploraient une confusion des genres. Sonia Backès rétorque : "les indépendantistes disent qu’ils ne veulent pas de moi dans les bilatérales entre le FLNKS et l’État, je ne suis pas contre ça. Je n’ai pas à être le représentant de l’État en face d’eux. Ce ne serait pas juste. Très clairement, dans le dossier calédonien, je serai un partenaire calédonien et je serai dans la délégation des loyalistes."
S’agissant des déclarations du Rassemblement, par la voix de Virginie Ruffenach, sur le cumul des mandats et la manque de clarification, Sonia Backès évoque une "réaction de dépit" suite aux résultats des législatives. "Je pense qu’ils ont besoin d’un peu de temps pour se réorganiser, se retrouver, et trouver quelque chose à dire qui justifie qu’ils aient pris des positions différentes durant les législatives. J’appelle toute notre famille non-indépendantiste globalement à se retrouver. J’ai rencontré Virginie Ruffenach cette semaine pour évoquer nos positions lors des discussions à venir et nous aurons l’occasion de poursuivre ces échanges."
Comité des signataires : "les démarches sont en cours pour renouer le contact"
Annoncé à la mi-juillet par le ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, le comité des signataires doit faire son retour, à Paris, courant septembre. Mais les indépendantistes refusent à ce jour d’y participer. Selon Sonia Backès, "les contacts sont en train d’être renoués par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et le ministre délégué chargé des Outre-mer, Jean-François Carenco. Des personnes viendront sur place dans les prochaines semaines pour également renouer le lien avec les uns et les autres. Il faudra sans doute du temps mais les choses vont se remettre en place."
Le calendrier politique devra-t-il être modifié ?
Quid du référendum de projet prévu en juin 2023, si les discussions ne reprennent pas entre l’État, les indépendantistes et loyalistes ? Sonia Backès évoque deux problèmes majeurs : le développement économique et le calendrier électoral. "Les entreprises n’embauchent pas, lorsqu’elles ne se développent pas et qu’elles ne gagnent pas d’argent. Et s’il n’y a pas d’emploi, il n’y a pas de pouvoir d’achat. Il faut de la visibilité, donc plus le calendrier est court, mieux c’est".
S’agissant des échéances électorales à venir, elle explique que les élections provinciales prévues en mai 2024 ne pourront pas se tenir avec le corps électoral tel qu’il existe. "Il est transitoire. Personne ne peut accepter qu’il soit encore comme ça" et d’ajouter que si le corps électoral était complètement réouvert, les indépendantistes ne l’accepteraient pas. "Il faut donc qu’on arrive à trouver une solution et qu’on arrive à faire une modification constitutionnelle avant les élections provinciales. Le temps presse, mais en Nouvelle-Calédonie, on ne trouve pas les solutions quand on a du temps, on les trouve quand on est au pied du mur", a-t-elle conclu.
L'entretien complet est à retrouver ici.