"Je suis totalement abasourdi", réagit Philippe Gomès quelques heures après sa condamnation par la cour d'appel de Nouméa à une amende de deux millions de francs et à deux ans d’inéligibilité pour prise illégale d'intérêts. La décision a été rendue mardi 5 septembre alors que l’élu Calédonie ensemble à la province Sud et au Congrès est à Paris pour participer aux discussions sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie.
En mai 2022, le tribunal correctionnel avait condamné celui qui était encore le député de la seconde circonscription à une amende du même montant, mais avec sursis. "C'est-à-dire à une amende que je ne dois pas payer. En appel, les sanctions ont été très fortement alourdies alors que le tribunal, dans sa décision, reconnaît que, un, j’ai défendu l’intérêt général. Que deux, je n’ai pris aucun avantage personnel. Que trois, il n’y a aucune intention frauduleuse", assure Philippe Gomès.
J’ai fait appel parce que j’ai voulu que mon honnêteté soit reconnue.
Philippe Gomès
Il lui est reproché, en 2016, d’avoir participé, en tant qu’élu, au débat et aux votes sur des textes bénéficiant à la société Nouvelle-Calédonie Energie, dont il était président. Nouvelle-Calédonie Energie avait été créée pour porter un projet de centrale électrique au gaz destinée à la SLN et à la distribution publique. Une société rattachée à Enercal, dont Philippe Gomès était aussi président. En première instance, ses avocats avaient défendu l’intérêt général, la justice avait considéré que le conseiller avait un intérêt moral à faire voter ces textes.
Pourvoi en cassation
L'élu compte se pourvoir en cassation. "Si j’avais voulu en rester là en première instance, avec une amende que je n’avais pas à payer, j’en serais resté là. J’ai fait appel parce que j’ai voulu que mon honnêteté soit reconnue, que la justice dise Philippe Gomès n’est pas coupable d’avoir commis ce délit", explique-t-il.