Nouvelle-Calédonie : l'économie rebondit mais les prix augmentent toujours

La Nouvelle-Calédonie n'a pas échappé aux tensions inflationnistes internationales. En 2022, les prix ont progressé de 3,7%.
Même si le niveau n'est pas revenu à celui de 2019, le PIB du Caillou a augmenté de 3,5% en 2022, après trois années moroses, indique l'Isee dans sa parution sur les comptes économiques du pays. Malgré une inflation constante et une population en baisse.

Le chiffre est à relativiser, mais après trois années de morosité économique dues notamment à la crise Covid, le rebond est bien là. C'est l'Institut de la statistique et des études économiques (Isee) qui l'affirme dans sa publication sur les comptes économiques rapides de 2022.

La sortie de la crise sanitaire et la fin du processus référendaire ont fait du bien au climat des affaires, dont l'indice (ICA) atteint un niveau que l'on n'avait plus vu depuis 1992, selon l'Isee, et qui témoigne de la confiance regagnée par les chefs d'entreprise.

Investissements à la hausse

Résultat : la plupart des indicateurs économiques sont au vert. La consommation des ménages progresse de 2,6%, l'investissement repart à la hausse de 7,3%, même du côté des collectivités locales, qui malgré les difficultés budgétaires fréquemment mises en avant, ont maintenu leur niveau d'investissement, notamment en ce qui concerne les travaux routiers.

Le commerce extérieur n'est pas en reste avec une progression de 16,8% du volume d'exportation sur la période. Ce sont toujours les produits métallurgiques qui maintiennent la balance à ce niveau (+ 33,7%).

Il faut dire que la conjoncture s'est améliorée en 2022 pour le secteur. Le cours a augmenté de 40,5%. Et malgré des difficultés au niveau local (blocages, conditions météo, énergie...), la production minière, elle aussi, a rebondi en 2022, de 7,3%.

Les exportations de biens atteignent 289,2 milliards de francs, 103 milliards de plus qu'en 2021. 96,5% de ces biens sont issus de l'activité du nickel, suivis de loin par les produits de la mer et de l'aquaculture.

De leur côté, les importations de biens ont elles aussi progressé en valeur (37,7%) pour toucher leur plus haut point en dix ans : 386,5 milliards de francs. Sur les produits minéraux (charbon, pétrole), cette hausse est frappante, elle s'élève à 196,7%.

En conséquence la balance est toujours déséquilibrée, le déficit commercial s'élevant à 96,5 milliards de francs.

Le nombre de transactions immobilières dans le secteur du neuf a quasiment doublé en un an.

Autre témoin de cette reprise des investissements, le nombre de transactions immobilières dans le neuf a presque doublé entre 2021 et 2022. Ce qui a forcément des répercussions sur l'activité du BTP, en hausse également, mais aussi sur l'importation de machines et d'équipements, qui bondit de 37%.

Les prix augmentent toujours

Cependant, quelques nuages sont à noter dans ce ciel bleu. D'abord, et les Calédoniens le ressentent chaque jour en passant à la caisse, au niveau des prix. Le Caillou n'a pas échappé à la vague inflationniste qui a sévi à travers le globe : l'indice des prix à la consommation a augmenté de 3,7% en 2022. Le niveau des prix bat même un record de plus de trente ans, pointe l'Isee.

Les principaux postes de dépense qui font mal au portefeuille de nos concitoyens : l'énergie (+ 16,6%) et l'alimentation (+ 6,4%).

Pourtant en regard de la situation mondiale, le Caillou semble s'en sortir plutôt bien et cette augmentation modérée est à mettre au crédit, selon l'Isee, des mesures prises par les autorités pour juguler l'inflation.

Autre bémol observé : la baisse de la population de 1 300 habitants qui confirme la tendance observée depuis 2019.

L'emploi progresse

67 390. C'est le nombre d'emplois salariés du secteur privé en 2022. Un chiffre en progression de 3,3% sur un an. 1 075 emplois ont été créés dans le secteur des services, 682 dans l'industrie, 206 dans le commerce et 163 dans la construction. Seul le secteur agricole affiche une baisse de 0,7%.

Là encore il est bon de relativiser ces chiffres, car l'Isee le précise, "la précarité semble s’accroître, notamment chez les plus jeunes : la proportion de salariés cumulant plusieurs emplois augmente."