En Nouvelle-Calédonie, le chômage reste bien supérieur à celui de l’Hexagone (13,3% contre 7,2%). Mais, dès le second trimestre 2022, l’emploi a retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Il a même atteint un record, souligne l’Institut d’émission d’Outre-mer dans son rapport 2022.
Créé en 1966 pour établir une stratégie monétaire et financière en faveur du développement économique des territoires ultramarins, l'IEOM rappelle aussi que sur le Caillou, 56 % des personnes déclarées "au foyer” ont une activité informelle, “mais aussi solidaire”, orientée vers la production vivrière, les dons et les échanges.
Parmi les salariés du privé, deux tiers travaillent dans le commerce et les services. Et un quart vivent de manière directe ou indirecte du nickel. La Nouvelle-Calédonie présente d’ailleurs “la spécificité (comparativement aux autres territoires d’Outre-mer) d’avoir un tissu industriel relativement développé,́ notamment tiré par l’industrie du nickel”.
En se basant sur les chiffres du recensement 2019, l’IEOM note également une qualification croissante des salariés mais une précarisation des emplois.
Au niveau des revenus, le salaire net moyen s’élève à 348 000 francs par mois en 2021. En augmentation de 8,8% depuis 2013. Là aussi, des inégalités sont soulignées. Entre le privé et le public, les salaires moyens du privé étant 32 % inférieurs à ceux du public. Mais aussi dans le public, où des écarts importants sont toujours notés entre contractuels, fonctionnaires d’État et fonctionnaires territoriaux.
Disparité des conditions de vie
Deux autres indicateurs mettent en lumière des disparités dans les conditions de vie des Calédoniens. 18,3 % des Calédoniens vivent en dessus du seuil de pauvreté, évalué à 86 100 francs. C’est deux fois plus que dans l’Hexagone.
Mais “les besoins monétaires liés à un mode de vie en espace rural, avec notamment de la production vivrière (culture, chasse et pêche) en autoconsommation, des échanges informels et des logements sur terre familiale ou coutumière, peuvent être significativement inférieurs aux besoins nécessaires à la vie en environnement urbain (avec notamment des loyers à payer)”, relativise l’IEOM dans son rapport.
En parallèle, l’institut relève que la richesse par habitant dépasse depuis 2007 la moyenne des régions françaises hors région parisienne. “La Nouvelle-Calédonie se place également comme la géographie ultra-marine où la richesse produite par habitant est la plus importante derrière Saint-Pierre-et-Miquelon et Saint-Barthélemy.” Elle est proche du niveau de la Nouvelle-Zélande.