Nouvelle mobilisation du collectif Femmes en colère

La mobilisation des Femmes en colère samedi 6 août 2022.
Le collectif Femmes en colère a manifesté devant les institutions ce samedi à Nouméa. Après le décès à Bourail d’une femme violentée par son mari, une centaine de personnes ont protesté contre le manque d’action dans la lutte contre les violences faites aux femmes.

Une atmosphère pesante tout au long de la marche. Quelques jours après le décès d’une femme, dont le conjoint est suspecté de l’avoir battu à mort, à Bourail, une centaine de personnes se sont réunies pour dénoncer le manque d’action dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Munis d'une très longue banderole, manifestantes et manifestants sont passés devant le gouvernement, le congrès, puis le haut-commissariat où ils ont été reçus. 

Parmi les membres du cortège, Alice, elle-même victime de violences de la part de son ex-mari. "Je me suis fait humiliée par mon mari et j’ai porté plainte. J’ai tout fait. Je suis passée au tribunal et maintenant, je suis bien, confie-t-elle. Il y a beaucoup de femmes qui se font humilier par leur mari et je leur dis de sortir de chez elles et de parler à la police ou d’aller voir les associations pour les aider. Il ne faut pas rester comme ça. Regardez ce qu’il s’est passé avec les autres femmes. Elles se sont fait tuer."

La mobilisation des Femmes en colère samedi 6 août 2022.

Les manifestations se multiplient ces dernières semaines pour dénoncer l'inaction des pouvoirs publics face aux féminicides. C'est déjà le troisième sur le Caillou depuis le début de l'année. 

Le problème, c’est que non seulement les femmes se font tuer, mais derrière, il y a les enfants.

Valentine Holle, coresponsable du collectif Femmes en colère

Une situation qui exaspère Valentine Holle, coresponsable du collectif Femmes en colère. "Cette situation qui est là actuellement, ne peut plus continuer, déplore-t-elle. Il faut à tout prix, je le demande au gouvernement de ce pays et à l’État, qu’on se mette autour d’une table avec la société civile. Il faut pouvoir en discuter pour trouver des solutions."

Autre sujet de préoccupation : la situation des enfants. "Le problème, c’est que non seulement les femmes se font tuer, mais derrière, il y a les enfants. Ça fait deux féminicides et six enfants orphelins. Pas de mère. Qu’est-ce-qu’on va faire de ces enfants, parce que le père est en prison. On se tourne vers les grands parents? Ce n’est pas possible. […] Il faut que le gouvernement et l’État prennent des dispositions." L'essentiel étant, selon elle, de "faciliter la vie des femmes". 

À l'issue de la marche, les manifestantes ont remis une lettre au haut-commissaire. Un document adressé à la Première Dame, Brigitte Macron, pour lui demander de soutenir le combat contre les féminicides en Calédonie.

Regardez le reportage de Laurence Pourtau et Franck Verges

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