A Lifou, la pénurie de dentistes se fait sentir

A Lifou, les dentistes se font rares.
Le manque de personnel médical n’épargne pas les îles Loyauté. A Lifou, les patients doivent attendre plusieurs mois avant d’être reçus par un dentiste car l’île n’en compte que deux. Certains sont amenés à se plier en quatre pour bénéficier des soins.

Il est 8 heures au cabinet dentaire de Mou, dans le sud de Drehu. La dentiste, Camille Tassin Peyro, accueille son premier patient, un jeune garçon de huit ans. Lui et sa maman sont arrivés à 3h50 du matin. "C’est loin de chez moi le dentiste. On est obligé de marcher de kolopi jusqu’à Hnaken, raconte la mère. On est arrivé ici et on a été obligé de prendre une natte et des couvertures pour dormir un peu jusqu’à 6h30, l’heure d’ouverture."

Cette scène n’est pas rare. Parfois, les patients arrivent au cabinet dentaire très tôt. Tasie, la femme de ménage, en sait quelque chose. "Quand je prends mon service à 5 heures, il y a déjà du monde ici. Les gens dorment sous la véranda avec leur natte. Ils me disent qu’ils sont arrivés ici à minuit ou à une heure du matin", décrit-elle. 

Besoin de matériel plus récent

Ces patients viennent des quatre coins de l’île car le cabinet reçoit sans rendez-vous le lundi et le vendredi. En revanche, la dentiste ne reçoit que six personnes. "En général, on dit qu’on reçoit six patients parce qu’il y a beaucoup de soins à faire chez chacun. Du coup, on a pris le parti de prendre de longs rendez-vous pour pouvoir faire les soins comme il faut, explique le docteur Tassin Peyro. L’objectif, c’est qu’ils reviennent le moins de fois possible sachant que les rendez-vous sont assez espacés dans le temps."

Ici, il faut attendre trois mois pour décrocher un rendez-vous, si bien que certains patients choisissent de consulter à Nouméa. La dentiste estime qu’avec un matériel plus récent, plus performant et éventuellement un fauteuil supplémentaire, elle pourrait recevoir plus de patients par jour. 

Selon Marie-Rose Waia, la directrice de la Direction de l’action communautaire et de l’action sanitaire (DACAS), deux autres dentistes viendront en renfort sur Lifou dès le mois d'octobre. Ils y seront pour une période d'un an.

La province nord aussi est touchée par le manque de personnel médical. Des médecins font défaut dans plusieurs communes. La situation est particulièrement tendue dans certaines spécialités médicales.