Un habitant de Lifou est décédé des suites du virus ce mardi matin, au dispensaire de Wé. Cet homme de 89 ans, très connu localement, présentait des antécédents médicaux. Dimanche, c'est Maré qui a perdu l’un des siens, également octogénaire. Mort au dispensaire de La Roche, il a été enterré le soir-même, en très petit comité.
Il s'agit des premiers décès sur les îles, mais c'est déjà arrivé sur la Grande terre. Lifou, par exemple, déplorait déjà la perte d'un habitant de Mucaweng. Rappelez-vous ce patient évasané vers le Médipôle, qui faisait partie des trois premiers cas détectés positifs. Il avait été admis en réanimation le lundi 6 septembre.
Plus de 200 cas
Aux Loyauté, l’épidémie progresse vite. D’après le bulletin sanitaire de la province Îles pour la journée de lundi, au moins 194 cas y étaient alors confirmés : 84 en pays drehu, 60 sur Ouvéa, 47 sur Nengone et trois à Tiga. Mais ce mardi soir, le décompte était passé à 210 cas.
Appel aux volontaires et bénévoles
Le pire est à venir, redoutent les autorités sanitaires. La province des Îles lançait samedi un appel aux volontaires et aux bénévoles pour prêter main forte aux équipes déjà en place. Médecin, infirmier, aide-soignant … tout le corps médical est sollicité pour faire face.
A Lifou, depuis ce week-end, le dispensaire de Wé est devenu un centre d’hospitalisation pour patients "covidés". A ce jour, sept malades Covid + y sont hospitalisés, dont le plus jeune a 48 ans. Ils sont sous oxygène et presque tous présentent au moins un facteur de risque : hypertension, diabète ou surpoids.
A flux tendu
Des personnes fragiles, qui ne pourront pas être évasanées vers le Médipôle. Le service de réanimation étant désormais saturé, il faut répondre à un certain nombre de critères. Notamment ne pas présenter de facteurs de risque. Conséquence : à Lifou, les équipes médicales travaillent déjà à flux tendu. Alors que le pic de l’épidémie est prévu dans trois semaines.
Depuis le week-end, on a mis deux médecins d’astreinte, parce qu’à un médecin, vu la gravité des cas, c’était impossible à gérer.
"Et les infirmières, on ne peut pas les dédoubler pour l’instant", poursuit-elle. "On attend avec impatience la réserve parce que si on augmente le nombre de patients graves, une infirmière seule ne peut pas gérer tout ça."
"C'est très dur"
La vaccination reste l’unique solution pour éviter les formes graves de la maladie, martèle le personnel médical. Ce lundi, Jim Saïpo, aide-soignant au sein du dispensaire de Wé, insistait sur le respect des gestes-barrières.
Je m’occupe de quelqu’un qui va certainement nous quitter. C’est très dur pour nous, de nous occuper de la personne en sachant que dehors, il y a des familles qui ne peuvent même pas dire au revoir à leurs proches.
C’est pour faire face à cette crise sanitaire qu’Antoine Barnaud, vétérinaire à la province, s'est engagé. Depuis trois semaines, il participe activement à l’opération Vacci’tribs. "Il y a urgence à vacciner le maximum de personnes, insiste-t-il, en particulier les personnes fragiles, en un minimum de temps. Avant que l’épidémie gagne du terrain."
La situation à Lifou dans ce reportage de Clarisse Watue :