Comment le trait de côte recule à Ouvéa

Dans le Sud d'Ouvéa, un arbre mort après le recul du trait de côte.
L'érosion du trait de côte, un phénomène que subit la Nouvelle-Calédonie. En particulier à certains endroits, comme Ouvéa. Le sujet a sous-tendu le déplacement des ministres Darmanin et Carenco sur Iaai, ce samedi 3 juin. Dans le Sud de l'Île, un enrochement a dû être financé tandis que le pont entre Mouli et Lékine a été repensé.

"Vous avez là un arbre qui témoigne de ce qu'est le changement climatique, et de ce que sont les phénomènes d'érosion côtière." Thomas de Gubernatis est le directeur adjoint de l'AFD en Nouvelle-Calédonie. A Mouli, dans le Sud d'Ouvéa, l'Agence française de développement a été sollicitée en urgence par la mairie. L'enjeu ? Financer un enrochement pour préserver le littoral rongé par la mer. La route menaçait de s'effondrer. Les réseaux électrique et téléphonique ont dû être déplacés. 

"On perd des mètres"

"On voit que doucement, l'océan est venu grignoter la côte et enlever toute la surface organique, la terre etc, qui retenait cet arbre, qui est maintenant mort, poursuit le représentant de l'AFD. On perd des mètres. L'océan gagne, en tout cas, sur le rivage, et le trait de côte recule. Avec, derrière, des habitations, des infrastructures, qui vont être vouées à disparaître, à s'adapter, à être déplacées."

L'étendue des dégâts

Cette démonstration sur site a été faite samedi 3 juin à Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur et des Outre-mer, et son ministre délégué, Jean-François Carenco, accompagnés du haut-commissaire Louis Le Franc, du président de la province Îles Jacques Lalié ou encore des maires loyaltiens, à commencer par le premier édile d'Ouvéa, Maurice Tillewa. Elle a été précédée par une rapide présentation en mairie, où la direction provinciale de l'Environnement a décrit l'étendue des dégâts liés à la montée des eaux. 

Ce déplacement sur l'île de Iaai prévoyait aussi un focus sur le pont entre Lékine et Mouli, en fin de reconstruction. Un ouvrage dont la structure a été pensée de manière à réduire le courant, et donc l'érosion, dans l'estuaire. De quoi faire grimper le montant du budget, passé de 1,8 à trois milliards. 

Le coût de l'urgence climatique

L'occasion d'évoquer une nouvelle génération de contrats de développement, précieux dispositif qui permet de co-financer des équipements structurants. Pour la période 2024-2027, la participation de l'Etat au côté des collectivités calédoniennes est annoncée à hauteur de 36 milliards CFP. Avec pour fil conducteur la transition écologique. "Ce qu'on veut, c'est débourser très vite cet argent. Il faut le dépenser. C'est bon pour l'économie locale, a déclaré Gérald Darmanin. Mais c'est aussi l'urgence climatique."

Voyez le reportage de Nicolas Esturgie

©nouvellecaledonie