VIDEO. "On gèrera le budget au jour le jour", affirme le président de la province des îles Loyauté Jacques Lalié

Jacques Lalié était l'invité politique du JT, dimanche 3 novembre 2024. ©NC la 1ère
Invité du JT de 19h30, dimanche 3 novembre 2024, le président de la province des îles Loyauté Jacques Lalié a fait le point sur la situation économique et financière de sa collectivité.

Alors que la province Sud s'inquiète de recettes en baisse de 17 milliards de francs, que la province Nord a déjà dû se résoudre à des coupes financières en attendant l'examen de son prochain budget, qu'en est-il de celle des Îles Loyauté ? Invité du journal télévisé ce dimanche 3 novembre, le président de la collectivité Jacques Lalié a dressé des perspectives similaires.

Dans les îles, le budget devrait être amputé de "30%, si ce n'est pas 35%", a-t-il indiqué, pointant de potentielles conséquences pour les entreprises de la Sodil, la société d'économie mixte de la province. "Je ne veux pas me coucher par rapport à la situation", a toutefois ajouté Jacques Lalié. "Il faut qu'on reste dans la culture des objectifs avec une recherche de possibilités et de partenariats pour nous sortir de cette situation".

Des échéances retardées

Dans ce contexte exceptionnel, le débat d'orientation budgétaire sera réalisé tardivement cette année. Il n'interviendra que le 5 décembre prochain. Le vote du budget 2025, quant à lui, n'aura lieu qu'en janvier ou février, a indiqué Jacques Lalié, pour "avoir une visibilité sur les aides que l'Etat peut apporter". Une référence aux récentes annonces du ministre des Outre-mer François-Noël Buffet, qui avait évoqué "un versement direct" pour les collectivités, sans pour autant détailler la mesure.

La province prendra donc son temps avant de rendre ses arbitrages, quitte à gérer ensuite la situation "avec des décisions modificatives, au jour le jour". "On ne fait pas comme la province Sud, on essaye de travailler pour donner de l'espoir et de la perspective", a taclé le président de la collectivité, en faisant allusion aux nombreuses mesures d'économies potentielles listées il y a peu par Sonia Backès, à la tête de la province Sud.

La relance du tourisme

L'espoir, justement, viendra-t-il de la relance du tourisme ? Le retour des croisièristes à Lifou, mi-octobre 2024, a en tous cas redonné le sourire aux professionnels du secteur, même si on peut difficilement parler d'une filière à plein régime pour le moment.

"On aura normalement trois bateaux en novembre et neuf en décembre", a indiqué Jacques Lalié, sans toutefois répondre à la question de la visibilité sur 2025. Selon le cadre de l'Union calédonienne, le retour des paquebots de croisière à Maré est également en pourparlers mais il semble inaccessible à Ouvéa, où les pouvoirs publics craignent des conséquences pour les coraux.

Les touristes ne peuvent donc pour le moment accoster qu'à Lifou et risquent de devoir patienter encore avant de pouvoir accéder au Wadra Bay. L'hôtel cinq étoiles, qui devait initialement être mis en service en 2021, tarde à ouvrir ses portes au point de susciter des rumeurs quant à la survie du projet.

"Tous les vendredi, on a une réunion en visio avec Intercontinental. Ils sont toujours d'accord pour continuer", a démenti Jacques Lalié. "On pense l'ouvrir début décembre pour une marche à blanc", a-t-il ajouté, quelques mois après avoir déjà annoncé une marche à blanc pour septembre 2024.

Quid des grands projets ?

La construction de hôtel cinq étoiles, les difficultés rencontrées sur le chantier et le coût inhérent de plus de cinq milliards de francs ont suscité à plusieurs reprises des critiques de la part de l'opposition provinciale, qui juge trop dispendieuse la gestion des moyens financiers de la province et cite l'exemple d'autres projets comme l'aéroport international de Lifou.

"Je comprends ces critiques, mais ce n'est pas sérieux de la part de ceux qui les font puisqu'ils étaient dans le conseil d'administration de la Sodil et ont eux-même engagé ces dépenses", a fustigé Jacques Lalié, affirmant "assumer ses décisions" tout en rappelant ne pas avoir prévu "la crise sanitaire, économique et socio-politique".

La réalisation de nouveaux projets d'ampleur paraît en tous cas compliquée dans les mois, voire les années à venir, tant l'avenir financier de la collectivité s'inscrit en pointillés pour le moment.