Incendies de la serpentine: deux habitants de Kouaoua mis en examen 

Vue de la serpentine de Kouaoua, le 22 novembre 2018.
Deux personnes ont été placées en examen ce dimanche après-midi dans le cadre des dégradations de la serpentine SLN à Kouaoua. L'un des deux mis en cause a reconnu avoir brûlé le tapis à deux reprises. Le deuxième a avoué avoir participé à un autre incendie.
Trois personnes ont été interpellées vendredi et samedi, dans le cadre des enquêtes sur les incendies de la serpentine. Le convoyeur utilisé à Kouaoua pour acheminer le minerai de la montagne au littoral est, rappelons-le, la cible de feux à répétition. «Depuis juillet 2017, la société SLN a été victime de dix-huit incendies malveillants», décompte le procureur de la République, Alexis Bouroz, dans un communiqué envoyé ce dimanche soir. «Le dernier a causé la destruction, notamment, de seize véhicules et engins de chantier.» 
 

Accusation d'impunité

Face à cette succession inexorable de feux, aussi bien l’entreprise que différents acteurs politiques ont dénoncé ce qu’ils ont appelé l’«impunité» des incendiaires. «L’isolement des lieux, le mode opératoire des malfaiteurs, la difficulté d'assurer une surveillance efficace du site et l'absence de possibilité de recourir sur le territoire de la Calédonie aux techniques d'enquête de “géolocalisation” ont rendu les investigations particulièrement délicates», défend le procureur.
 

Agés de 21 à 31 ans

«Pour autant, depuis des mois, la section de recherches de la gendarmerie, mais également les militaires de la compagnie de La Foa, ont procédé à un travail colossal de recoupements d'informations qui vient de porter ses fruits.» Les trois habitants de Kouaoua qui ont été arrêtés sont âgés de 21, 28 et 31 ans. Ils ont été placés en garde à vue.
 

Déjà condamné pour ça

«L’un reconnaît avoir mis le feu à deux reprises au tapis de la serpentine à l'aide de végétaux et d'un simple briquet», relate le procureur. Le deuxième «a avoué sa participation à un autre incendie. Le troisième, enfin, a nié toute implication en dehors d'un incendie du 11 juin 2018 pour lequel il avait déjà été condamné le 19 juin 2018, à la peine de dix-huit mois d'emprisonnement.»
 

Au Camp-Est

Présentés au juge ce dimanche après-midi, les deux premiers ont été mis en examen pour dégradations par incendie. Ils ont été placés en détention provisoire. Le dernier a, quant à lui, été laissé sous le statut de témoin assisté. «Il a rejoint néanmoins le Camp-Est pour exécuter sa peine de dix-huit mois d'emprisonnement», précise le même communiqué, qui conclut: «Les investigations vont désormais se poursuivre dans le cadre de commissions rogatoires.»