L’association Oktobre rose s’inquiète des conséquences de l’arrêt de la chimiothérapie dans le Nord

Le centre hospitalier du Nord suspend certaines prestations à compter de début septembre, faute de financement. Parmi elles, les chimiothérapies. L’association de soutien aux malades du cancer entend défendre les intérêts des patients et alerte sur les effets sur leur santé.

L’annonce avait fait l’effet d’une bombe fin juillet. Pour des raisons financières, des services du centre hospitalier du Nord seront suspendus sur les trois sites de Koné, Poindimié et Koumac, à partir du lundi 4 septembre. Et l'audition du CHN par le Congrès n'a rien fait avancer. Les chimiothérapies font partie des soins qui seront arrêtés. 

L’association Oktobre rose, qui s’occupe des personnes malades du cancer en province Nord, tire la sonnette d’alarme. Cette décision aura de lourdes conséquences sur les patients. 

De longs déplacements fatigants

Une trentaine de personnes suivent actuellement des chimiothérapies dans le Nord. Elles devront désormais se rendre au Médipôle de Koutio pour recevoir leurs soins. Avec à la clé de longs déplacements qui vont engendrer de la fatigue chez les patients.

"Les effets secondaires de la chimio vont être plus importants. Il faut savoir qu’il y a des traitements qui durent une ou deux heures, il y en a qui durent vingt à trente minutes, ou il y en a qui durent cinq minutes, tout dépend du type de traitement. Donc les personnes vont devoir partir de Poindimié à 2 h du matin pour rentrer à 20 h le soir pour une séance de chimio qui va durer dix minutes. Pour Koumac, c’est la même chose" explique Valérie Crespin, la présidente de l’association Oktobre rose.

L’association dénonce aussi une décision qui économiquement parlant, n’est pas non plus si avantageuse : "Certains services doivent fermer vendredi (1er septembre) sur le pôle sanitaire Nord, donc ils vont prendre l’ambulance. Ça a des coûts supplémentaires, alors que ça peut être fait à côté".

Des risques d’arrêt de traitement

Mais le plus gros risque, c’est que certains malades arrêtent les soins.

"Il y a des personnes qui ne vont pas vouloir se déplacer, qui ne vont pas vouloir aller sur Nouméa faire leur chimio. Ils sont dans le Nord avec des équipes en qui ils ont confiance, qui les suivent depuis plusieurs mois" souligne Valérie Crespin.

L’association compte rentrer en contact avec "ceux qui ont pris cette décision pour leur faire changer d’avis. Pour moi, c’est anormal que des personnes de la province Nord aillent se faire soigner en province Sud alors que le PSN (pôle sanitaire Nord) a été créé en 2018 ".