Après la SMSP, c’est la Sofinor qui a été placée en procédure de sauvegarde par le tribunal mixte de commerce. Sa gouvernance avait été pointée du doigt par la chambre des comptes, en avril.
La Société de financement et d’investissement de la Sofinor, dont la province Nord est actionnaire à hauteur de 85%, a été placée en procédure de sauvegarde le 18 mai, par le tribunal mixte de commerce de Nouméa. Dans un rapport publié en mai dernier, la Chambre territoriale des comptes avait étrillé la Sofinor, soulignant l’importance de son endettement : en décembre 2018, il s'élevait à 1 252 milliards de francs CFP. Soit 120% du PIB calédonien à cette époque.
Une dette en hausse de 66% entre 2013 et 2018. Parce que l’endettement de l’usine du Nord a augmenté dans la même proportion, mais aussi parce que la dette de la NMC s'est envolée, de + 1 400% sur la période.
Sa filiale, la SMSP, également en sauvegarde
Dans son analyse, la Chambre territoriale des comptes avait également pointé le mélange des genres entre les différentes entités dépendant de la province Nord. Ainsi, la Sofinor a notamment contracté une dette irrégulière, de plus de cinq milliards de francs CFP, auprès de son actionnaire principal qu'est la province Nord : une enveloppe destinée à honorer les intérêts d’emprunts de la SMSP, elle-même filiale de la Sofinor, et elle-même placée en procédure de sauvegarde, le 17 mai.
La procédure de sauvegarde judiciaire est ouverte à la demande de l’entreprise, lorsque les difficultés rencontrées sont susceptibles de conduire à la cessation de paiement. Objectif : faciliter la réorganisation de l’entreprise, pour lui permettre de maintenir son activité économique et ses emplois, ainsi que d'assurer l'apurement de ses dettes.
Le reportage de Charlotte Mannevy :