Érosion : à Tiouandé, le trait de côte a reculé de 14 mètres en moins de cinquante ans

Avant la venue d'Emmanuel Macron, rencontre avec des habitants de la tribu de Tiouandé, victimes de l'érosion côtière. ©Camille Mosnier et Brice Bachon
Mardi, au lendemain de son arrivée en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron doit se rendre à Touho pour évoquer le changement climatique. D’après une étude de l’observatoire du littoral du gouvernement, 71% des côtes calédoniennes sont exposées à l’érosion. Sur la côte Est, la plage de Tiouandé est l’une des plus touchée. Reportage vidéo.

Le bloc sanitaire gît sur la plage, renversé. La dalle est ensevelie sous le sable. Un peu plus loin, la cuisine a été engloutie par les eaux. Conséquence d'un éboulement survenu en 2019, explique Jethro Delly. Avec sa famille, il a dû partir s'installer sur les hauteurs de Tiouandé. Un bouleversement. Mais il n'a pas eu le choix.

A cause de l'érosion, Jethro Delly, habitant de Tiouandé, a dû quitter le bord de mer pour les hauteurs de la tribu.

De la maison familiale en bord de mer, il ne reste qu'une pièce, attaquée par les vagues à chaque grande marée. En à peine cinquante ans, le trait de côte a reculé de 14 mètres, indique l'homme. 

D'ici 2100, le niveau de la mer pourrait avoir augmenté de 80 cm

D'après les scénarios les plus défavorables du groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), d'ici 2100, l'élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 80 cm en Nouvelle-Calédonie. Une étude de l'observatoire du littoral du gouvernement montre par ailleurs que 71% des côtes calédoniennes sont exposées à l'érosion. 

Cent familles vivent sur les 9 km du littoral de Tiouandé. En première ligne face au changement climatique, elles sont toutes amenées à être déplacées. Mardi après-midi, elles espèrent convaincre le président de la République, en visite à Touho, de l'urgence d'intervenir. 

Pour tenter de ralentir le phénomène d'érosion, des opérations de restauration des écosystèmes marins et côtiers sont régulièrement organisées, comme la plantation de mangrove ou de cocotier. Mais pour Jethro Delly, il faut agir au-delà et s'attaquer aux émissions de gaz à effet de serre cause principale du réchauffement climatique.