La protection de la biodiversité passe aussi par la savane

Une savane à niaoulis au Mont-Dore
Reconquérir la biodiversité, dans les milieux de savanes, c’est l’objectif d’un projet de trois ans, financé par l’Agence française pour la biodiversité et la Province Nord. Une présentation a été faite ce mercredi à la mairie de Touho. 
La zone de projet concerne 2000 hectares de savanes touchant trois tribus de Touho : Tiwaé, Poyes et Vieux Touho. Une zone où existent déjà des actions de préservation de l’environnement avec l’association des chasseurs de la commune, qui lutte contre les espèces envahissantes et pour le reboisement autour des captages d’eau dans le cadre du projet RESCUE. 
 

Sauver la savane pour sauver la forêt

La savane est un espace considéré comme stratégique. 
« La savane fait partie des milieux qui sont relativement pauvres en biodiversité. Quand on laisse faire la nature ou qu’on l’aide un petit peu à travers des plantations, on arrive à inverser un peu la tendance et à voir un gain de biodiversité assez rapidement dans ces espaces » explique Martin Brinkert, ingénieur forestier au service des milieux et ressources terrestres, à la DDEE. « Les savanes pour l’instant ont été rarement prises en compte dans les projets de biodiversité, d’habitude, on se focalise sur les forêts. On fait le pari de zoomer sur ces espaces intermédiaires de savanes comme étant des milieux stratégiques entre l’habitat et les forêts qu’on souhaite préserver. Agir sur les savanes, c’est indirectement au bénéfice de la biodiversité des forêts ».
 

Quinze hectares replantés

Parmi les actions directes pour gagner la biodiversité, la plantation d’espèces locales, sur quinze hectares. 
« Ils vont être replantés avec des espèces à la fois choisies par les gens parce qu’ils ont peut-être des besoins particuliers, mais aussi des espèces qui ont un sens d’un point de vue environnemental. Notamment peut-être utiliser des espèces menacées ou en danger d’extinction. On regarde dans l’espace de savanes quelles sont les ressources que les gens utilisent déjà, qui pourraient être valorisées, quels sont les espaces sur lesquels les gens sont d’accord d’investir de l’énergie pour replanter, et quels sont les espaces sur lesquels par exemple on pourrait laisser naturellement revenir la forêt » poursuit Martin Brinkert.

Les autres actions porteront sur la chasse des cerfs et cochons sauvages par l’association des chasseurs Tipwoto et la maîtrise des feux de brousse.