Survol du Koniambo en hélico, traversé du site en bus et visite au cœur de l'usine à pied. Dimanche 26 novembre, le ministre de l'Economie, des finances et de la souveraineté industrielle suit à Vavouto le chemin du minerai. Jusqu’à la coulée de scorie.
L'usine du Nord fait la démonstration de sa montée en puissance. Avec la mise en place d’un procédé plus stable et une production constante depuis le milieu d’année : trois mille tonnes de ferronickel par mois. L'objectif a été fixé par Glencore, actionnaire à 49 % et financeur, pour maintenir le site à flot.
C'est sur le terrain qu'on arrive à convaincre. Nos chiffres sont là pour l'étayer. Mais c'est toujours important que les gens puissent se rendre compte par eux-mêmes. Le ministre et sa délégation ont pu voir le niveau d'organisation, le niveau de propreté, la qualité de la mine et j'espère avoir convaincu.
Alexandre Rousseau, vice-président RSE à Koniambo nickel SAS
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"Une installation très impressionnante"
"C’est une installation très impressionnante", réagit Bruno Le Maire. "Je la revois en état de marche, avec un fonctionnement efficace, une intégration complète entre la mine et l’usine." Reste à en garantir la rentabilité, ajoute-t-il aussitôt. Le ministre a un message. Comme à Prony resources samedi matin, comme dans le studio de NC la 1ère samedi soir et sans doute comme lundi à Doniambo. Il répète l'urgence de trouver des solutions immédiates pour sauver les trois usines. Le projet d'un pacte à signer au plus vite, qui doit assurer leur pérennité à long terme. Les piliers sur lesquels il entend construire cet accord économique…
Gare aux "postures"
Pour cela, Bruno Le Maire juge essentiel de dissocier l’économie et la politique. L'usine de Vavouto est détenue à 51 % par la SMSP, elle-même filiale de la Sofinor qui représente le bras économique de la province Nord. Interrogé sur la “doctrine nickel” de l’institution, voici sa réponse : “Je respecte les positions politiques prises par chacun. Mais je suis ministre de l’Economie. Quand on commence à mettre de la politique dans le fonctionnement d’une usine, l’usine meurt."
Un "discours de vérité" qu'il appuie, en mettant en garde contre les "postures". “L’intérêt global des Calédoniens, l’intérêt général, c’est que ces usines, qui sont des joyaux, qui peuvent parfaitement fonctionner de manière rentable, soient construites autour d’un projet économique. Si vous mettez de la politique là-dedans, nous n’y arriverons pas." En revanche, "si nous regardons comment on garantit la rentabilité, on améliore les coûts énergétiques, on exploite mieux la ressource, comment on valorise davantage, là je suis persuadé que pour le XXIe siècle, le nickel sera un atout absolument considérable pour la Nouvelle-Calédonie."
Si vous mettez de la politique dans ces raisonnements, en montant les sites les territoires, les uns contre les autres, nous courons tous à l’échec.
Bruno Le Maire, ministre de l'Economie
Les options vers de nouveaux débouchés, comme les batteries électrique, ou l’énergie sont aussi abordées. L’Etat est prêt à subventionner son coût durant cinq à dix ans. Des aides possibles, si un accord est trouvé sur l'exploitation de la ressource minière.
On a besoin de se recentrer sur l’économie pure, sur ce qui est rentable, sur ce que nous disent les industriels parce que c'est leur métier.
Nicolas Metzdorf, député de la seconde circonscription
Voyez le reportage de Camille Mosnier et Nathan Poaouteta
Cette visite a-t-elle apaisé les inquiétudes des 1 350 employés ? L’Etat sera-t-il l’autre solution de financement demandée par Glencore en septembre ? Ce lundi matin, la "Vieille dame" qu'est la SLN accueille à son tour le ministre. Il est attendu de pied ferme.