Koniambo Nickel : derrière l'annonce de Glencore, plus de mille emplois et des milliards de francs

L'usine du Nord.
Ce mercredi 27 septembre, le groupe Glencore, actionnaire à 49 % de KNS en Nouvelle-Calédonie, a annoncé son intention de "cesser de financer les opérations de l’usine du Nord si aucune nouvelle solution de financement n’était identifiée". 1 300 emplois sont en jeu. Et des milliards de francs.

L’annonce de Glencore est sans ambiguïté. Elle évoque "des progrès significatifs", mais rappelle que "KNS continue de subir des pertes importantes". Elle fait également référence au rapport de l’inspection générale des finances sur l’industrie du nickel en Nouvelle-Calédonie, publié en août. Il concluait que sans aides d'urgence et sans évolution rapide de la production et de l'équation énergétique, certains sites métallurgiques du territoire pourraient fermer.

Un résultat de 3 000 milliards de francs pour Glencore

Résultat : Glencore prie KNS de "rechercher des sources alternatives" de financement d'ici fin février. Pour le géant mondial des matières premières, actionnaire de KNS à 49 %, la coupe est pleine. Malgré un résultat net en 2022 de 27,3 milliards de dollars (un peu plus de 3 000 milliards de francs) plus question de financer les futures pertes. 

Une dette cumulée de 1 644 milliards de francs pour KNS

Car KNS produit peu : 25 400 tonnes en 2022 et 12 700 au 1er semestre 2023. Surtout, l’usine produit à perte un ferro-nickel dévalorisé au LME. Dette cumulée de KNS : 1 644 milliards de francs. Soit une fois et demie le PIB de la Nouvelle-Calédonie. 

Pour autant, la direction de KNS "espère convaincre Glencore de revenir sur sa décision". Grâce à ses résultats, tant sur mine qu’à l’usine. Elle dit garder comme objectif de "parvenir à financer ses opérations par les revenus de sa production". Pour cela, elle cherche activement des alternatives de financement, essaie d'améliorer sa productivité, de réorienter sa production vers le nickel pour batteries et de réduire ses coûts, notamment en matière d'énergie, poste de dépenses principal de l’usine.

"La politique n'a pas sa place dans ce dossier"

Plus de 1 300 emplois sont en jeu. Pour cela et parce que l'usine du Nord est un "outil indispensable de rééquilibrage du pays, elle ne peut être traitée de façon partisane", écrit le député Nicolas Metzdorf dans un communiqué envoyé ce jeudi soir. Les usines métallurgiques "sont nos principaux vecteurs de richesse. La politique n’a donc pas sa place dans ce dossier", insiste-t-il, sans, cette fois, prendre à partie le président de la province Nord.

Sur le ton de l'apaisement, il en appelle à un travail commun "des exécutifs de la province Nord et du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (...) afin de trouver les meilleures solutions pour préserver l’intérêt des Calédoniens." Le député annonce aussi avoir "sollicité, auprès du gouvernement national, la nomination d’une personne chargée de coordonner le dossier du nickel calédonien entre l’Etat, les multinationales et les acteurs locaux.