Dans cet "Océan de savoirs", des tortues qui vont bientôt revenir pondre sur le littoral bouraillais. Samedi 19 octobre, à la roche Percée, le thème retenu pour la fête de la Science 2024 a permis une sensibilisation à leur sujet. L’association Bwärä tortues marines et l'antenne du WWF ("World wide fund for nature") ont présenté les actions destinées à les protéger, en partenariat avec le collège Louis-Léopold-Djiet et le Centre d’initiation à l’environnement.
Deuxième site de ponte dans le Pacifique Sud
Un public très familial s’est prêté au jeu pour en savoir plus sur celles qui fréquentent chaque année les plages de Bourail, le premier site de ponte en Calédonie pour les tortues grosse tête et le deuxième à l’échelle du Pacifique Sud. “On fait des actions depuis dix-huit ans”, rappelle Dominique Lafage, qui préside l’association Bwärä, “et on est rattrapés par les problématiques du réchauffement climatique. Cette année, on travaille à la création de nurseries pour mettre les nids de tortue à l’abri du soleil, et ainsi pouvoir équilibrer le ratio mâles / femelles.”
Des nurseries pour assurer des bébés mâles
Explication : la température dans le nid est déterminante pour le sexe du bébé tortue. “Plus c’est chaud, plus on a de femelles. Sur la plage de la roche Percée, le sable (gris à gris foncé) est très chaud. L’année dernière, [sur] un nid en milieu de plage, il y a eu pratiquement 100 % de femelles, alors que [sur] un nid qui était dans nos nurseries, elles ont eu à peu près 30 % de mâles.”
Le reportage d'Alix Madec et Gaël Detcheverry :
Des actions de reboisement importantes
Les participants à cette journée ont pu entendre parler des fameuses nurseries, mais aussi de la pépinière et des actions de reboisement. C’est à plusieurs titres que les chantiers de plantation jouent un rôle en faveur des tortues : les arbres les protègent de la pollution lumineuse, tiennent le sable, créent une zone d’ombre en haut de plage qui abaisse la température du sol. Mais planter en bord de rivière limite aussi la quantité de boue qui se répand dans le lagon lors des inondations. Des sédiments qui affectent le milieu marin.
Pas de "turtle watching"
Les rendez-vous proposés pour la fête de la Science se poursuivent jusqu’au 28 octobre - le programme peut être consulté ici, en long, ou là, en résumé. Quant à la ponte des tortues marines à Bourail, elle doit commencer entre le 5 et le 10 novembre. Mais pas de “turtle watching” cette année, c’est-à-dire d’observation proposée au public, dans le contexte de crise et les difficultés financières que rencontrent les associations.