En Nouvelle-Calédonie, la suspension des services provinciaux de l’île des Pins contestée

Le dispensaire de Vao, à l'île des Pins, image d'illustration.
Ni dispensaire, ni avion, ni service de l’emploi : du jeudi 5 septembre au lundi 9 septembre, les services de la province Sud restent fermés à l’île des Pins en réponse à l’agression de deux élues. Une décision contestée par la grande chefferie et un collectif d’habitants.

Faute de pompiers présents à l’aérodrome, aucun avion ne peut décoller ou atterrir à l’île des Pins. Voilà l’une des conséquences de la fermeture des services provinciaux pour cinq jours, annoncée lundi 3 septembre par la présidente de l’institution, Sonia Backès, à la suite de l’agression des élues Virginie Ruffenach et Laura Vendegou, samedi 31 août, lors d’un déplacement sur l’île. 

La grande chefferie pas alertée de la visite des deux élues 

Une décision “disproportionnée”, selon le conseil de la grande chefferie, qui trouve particulièrement “regrettable" de ne pas avoir "été avisée de ce déplacement”, car “elle aurait évidemment tout mis en œuvre pour que cette visite se déroule dans les meilleures conditions possibles et aurait même proposé d’accompagner la visite.” 

Violences condamnées 

Dans son communiqué, Sonia Backes précisait que la suspension pour cinq jours des services publics avait pour objectif de “sensibiliser la population ainsi que les autorités coutumières à la gravité de la situation." Or, estime le conseil de la grande chefferie, "le grand chef Kéoua Vendegou a d’ores et déjà dénoncé l’ensemble des exactions, agressions et dégradations qui se sont produites sur notre île” et “a demandé la mise en place d’une surveillance coutumière” des sites sensibles, “dont le dispensaire provincial ou encore l’aérodrome provincial.”  

Les habitants “pris en otage” 

Les habitants eux sont exaspérés. “On est pris en otage par des querelles qui ne nous concernent pas”, estime Steeve Koutchaoua, président de l’Association pour la mobilisation et l’investissement sur Kwenyii (AMI). “On a des vieux qui doivent aller à Nouméa pour des rendez-vous médicaux. Ceux qui prennent ces décisions ne se mettent pas à la place des habitants”, poursuit Steeve Koutchaoua, qui déplore également la fermeture de la mairie depuis plusieurs semaines, en raison d’incivilités et de dégradation. L’AMI, qui assure que concernant les faits de délinquance, “on sait très bien qui cause les problèmes”, appelle “chaque parent, chaque chef de clan à prendre ses responsabilités” et souhaite une rencontre entre tous les protagonistes, afin de trouver une issue positive.