Crise en Nouvelle-Calédonie. Comment les paroissiens de Saint-Louis, dont l’église a brûlé, s'organisent pour la Toussaint

Le week-end de la Toussaint est l'occasion pour de nombreuses familles de venir se recueillir au cimetière de la misison de Saint-Louis (Mont-Dore) qui était inacessible depuis des mois en raison des troubles qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie.
Pour la première fois depuis sa construction en 1860, l’église de la mission de Saint-Louis, entièrement détruite par les flammes début juillet, n’a pu accueillir les célébrations de la Toussaint, vendredi 1er novembre. Les paroissiens ont toutefois tenus à se réunir autour de leur curé.

L’émotion était palpable à la chapelle Notre-Dame de la Paix, à La Coulée, vendredi. C’est en effet dans cet édifice religieux, tout proche de la tribu, que les paroissiens de Saint-Louis se sont réunis pour célébrer la Toussaint autour de leur curé, le père Bill Herkett, dont le presbytère a été incendié début juillet, quelques jours avant que l’église ne parte également en flammes.  Un incendie qui avait provoqué une vive émotion, la mission de Sain-Louis étant le berceau de la religion catholique en Nouvelle-Calédonie.

Les paroissiens de Saint-Louis, dont l'église a été ravagée par les flammes le 16 juillet 2024 au cours des violences qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie se sont retrouvés à la chapelle de La Coulée pour célébrer la Toussaint.
L'église de la mission de Saint-Louis au Mont-Dore a été ravagée par les flammes le 16 juillet 2024 au cours des violences qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie.

Des paroissiens de retour à la mission pour la première fois

Les larmes aux yeux, Ginette Berle, “a du mal à décrire ses sentiments. Depuis le début des exactions, on n’avait pas pu revenir à la mission, alors on va dire que le mot du jour, c’est "heureuse".” 

Grâce à la réouverture de la route qui traverse la tribu, fermée pendant plusieurs mois, la jeune femme a en effet pu retourner au cimetière avec son compagnon, Patrick Vedel, qui a passé toute son enfance au Mont-Dore et a longtemps fréquenté l’église de Saint-Louis. A la Toussaint, il vient, chaque année, avec sa famille, nettoyer les tombes de ses proches disparus. Pouvoir se recueillir cette année aussi, après six mois de violences et de tensions, est un soulagement pour lui : “On est heureux d’être là, et tout est propre. Ça fait plaisir de voir que les gens de la tribu ont tout nettoyé avant notre arrivée.”  

Le week-end de la Toussaint est l'occasion pour de nombreuses familles de venir se recueillir au cimetière de la misison de Saint-Louis (Mont-Dore) qui était inacessible depuis des mois en raison des troubles qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie.

La communauté catholique de la tribu, elle, s’organise de son côté pour continuer de vivre sa foi, sans son église. En organisant par exemple des temps de prière chez des particuliers. 

Le reportage en images de Sarra Mejeri et Gaël Detcheverry : 

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