Un procès à l'image de l'affaire : atypique. Après des heures passées à relever des irrégularités dans les procédures, douanières et policières, les avocats de la défense ont gain de cause.
Ce vendredi 15 décembre en milieu d'après-midi, la présidente du tribunal accepte de ne pas tenir compte des auditions enregistrées en garde à vue. L'audience reprend avec les trois prévenus en détention provisoire depuis leur interpellation. Le délibéré tombe à 20 heures : la femme surnommée la "reine mère" et son mari sont condamnés à 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Le 3ème prévenu, qui était en détention provisoire, écope de 3 ans de prison dont 2 ans de sursis probatoire soit 1 an ferme avec un bracelet électronique. Le 4ème prévenu est condamné à 1 an de prison ferme avec un aménagement de peine sous surveillance électronique, le 5ème ,1 an de prison avec sursis simple durant 5 ans.
"Reine mère" et "tonton"
La femme, sexagénaire d'origine belge, semble être à la tête du réseau. Ses proches la surnomment "la reine mère". Son mari, quadragénaire, est appelé "tonton". Tous deux sont connus, au Mont-Dore, pour leur caractère aimable et festif. Elle, est addict à la cocaïne. Lui, au cannabis.
Cocaïne liquide dans une bouteille de vin
Le troisième s'avère plus jeune. Il reconnaît avoir voyagé régulièrement avec "la reine mère" de Nouméa à Paris. Ce trentenaire déclare avoir été au courant de ce qu'il se passait. Il recevait un million de francs CFP par voyage. Elle, partait seule à Amsterdam et le retrouvait à l'aéroport à Paris. La femme lui confiait alors une bouteille de vin blanc. Le troisième prévenu savait ce qu'il y avait à l'intérieur : de la cocaïne liquide. Les deux autres mis en cause sont entendus à la barre. Deux hommes qui comparaissent pour avoir acquis, cédé et consommé des stupéfiants.
Case du Sénat coutumier, l'affaire renvoyée
C'est aussi ce vendredi que devait être jugé l'incendiaire présumé de la case symbole du Sénat coutumier. Procès renvoyé au 19 avril 2024, pour cause d'audience surchargée. L’homme, âgé de 35 ans, a été interpellé en flagrant délit de vol quelques heures après l'incendie, le 5 novembre 2022. Récidiviste, il encourt jusqu'à vingt ans de prison.
Le déroulé du procès par Natacha Lassauce-Cognard