Une communauté éducative proactive. Directrices, personnel enseignant et technique, institutions, artistes, élèves, familles, amis, connaissances… la soirée qui a eu lieu vendredi 18 novembre, vers le ponton du Vallon-Dore, a demandé beaucoup d'énergie(s). Trois ans après le rapprochement entre Les Dauphins et l'école catholique de Saint-Louis, l'échange interculturel destiné à relier les enfants calédoniens de tous les horizons se poursuit, au Mont-Dore.
Cette fois, la petite maternelle en bord de mer a été lauréate, à la fois du budget participatif "Mon idée pour ma province" et de l'appel à projets "Ecole océanienne". Plus que des danses de fin d'année, l'établissement a carrément élaboré un spectacle sons et lumières, auquel le chorégraphe Richard Digoué a largement contribué. Les premiers voyages et les échanges passés entre communautés ont servi de fil conducteur pour dérouler des danses et des chants servis par des tenues élaborées, des danseurs adultes et des musiciens.
En parallèle, les élèves ont produit une fresque géante pour mettre en valeur le vivre ensemble. Conçue par la plasticienne Mariana Molteni, elle couvre un mur de la cantine à l'entrée de l'école.
Plus loin, c'est même la structure d'une case kanak qui est apparue. Elle a été érigée par des gens de Touaourou, à Yaté, en écho au second volet de ce projet d'échanges. Les chambranles ont été réalisés par un sculpteur de Saint-Louis, Kenji. Et les poteaux par Christian Naré, de La Foa. L'esprit de cette cour océanienne, qui a aussi gagné des parcelles à cultiver ensemble ? "Construire une école qui ressemble à nos enfants".
Sur l'espace vert proche de la maternelle, la soirée a commencé par un geste coutumier. Une coutume très présente durant le spectacle puisque chaque classe terminait sa prestation par un présent à un petit "grand chef". Dans le public, plusieurs centaines de personnes et pas seulement les familles des enfants, mais aussi des convives et des curieux. Avec comme invités d'honneur les écoles privées du Mont-Dore - celle de Saint-Louis et sa sœur aînée de Cluny Conception.
"Nous n’avons qu’un seul pays les uns et les autres, c’est la Terre", a plaidé la directrice des deux écoles catholiques, Isabelle Stentz. La directrice des Dauphins a ensuite eu une formule forte. "Le message, c’est de s’excuser auprès de la jeunesse, auprès de laquelle on a raté quelque chose", a en substance lancé Manuéla Quirici. Moteur de cette démarche au long cours, elle a appelé à mettre en œuvre toutes les forces possibles pour "renverser la situation" et faire du vivre ensemble entre jeunes Calédoniens une réalité.
Puis les prestations des classes se sont succédées, d'abord sous la pluie. Des instantanés de culture kanak. Ni-vanuatu. Wallisienne et futunienne. Polynésienne. "Caldoche". Indonésienne. Antillaise.
Les enfants de Saint-Louis ont participé.
De même que des écoliers de La Conception à travers les très emblématiques Tambours pour la paix.
Et cette fois, ce n'est pas un pilou commun qui a conclu l'événement, mais la chanson La Caravane de Stan et Yanita :
L'année scolaire 2022 n'est pas finie que 2023 promet déjà d'autres émotions. Cette fois, l'échange multiculturel devrait inclure l'île de Maré. Comme un préambule, une délégation de collégiens si nengone sera accueillie au Mont-Dore la semaine prochaine.