Le Mont-Dore craint pour ses finances tout en validant une nouvelle caserne de pompiers, à La Coulée

Conseil municipal à l'hôtel de ville du Mont-Dore, à Boulari, le 7 novembre 2024.
Des recettes en moins, des dépenses en plus : la ville du Mont-Dore ajuste son budget 2024 pour rester à flot jusqu'à la fin de l'année. Le début 2025 s'annonce encore plus périlleux. Mais s'il a été question de mise sous tutelle, ce jeudi, en conseil municipal, les élus ont aussi validé deux projets symboliques, car situés dans la partie Sud : un nouveau centre de secours et l'extension du cimetière de Plum.

Les conseils municipaux se suivent et se ressemblent. De Nouméa mardi, au Mont-Dore ce jeudi, les inquiétudes exprimées se rejoignent. La troisième ville calédonienne a été contrainte, elle aussi, d’ajuster son budget 2024. La séance se tenait non pas en fin de journée mais en matinée : les déplacements entre le Sud et le Nord restent suspendus aux navettes maritimes ou à la traversée de Saint-Louis, qui n’est ouverte que de 6 heures à 18 heures.

Manque de recettes

Les élus mondoriens ont voté une troisième décision modificative, à la fois du budget principal et du budget "eau et assainissement". S'il faut ajuster, c’est pour prendre en compte le manque de recettes. Le maire Eddie Lecourieux évoque environ 800 millions de francs de moins comparé aux prévisions. En particulier les sommes que devait reverser la Nouvelle-Calédonie au titre du FIP, le Fonds intercommunal de péréquation. Et au titre des centimes additionnels, ces taxes perçues sur des impôts comme la contribution des patentes. La somme serait d’au moins 400 millions rien que pour l’usine du Sud. 

Des factures difficiles à payer 

Un manque qui risque de s’aggraver, parce que le complexe de Prony Resources est à l’arrêt depuis des mois, donc les recettes fiscales vont diminuer en 2025. Mais aussi parce que les usagers peinent à payer leurs factures d’eau et de poubelles. La mairie, elle aussi, a des factures. Elle doit encore environ 300 millions à des fournisseurs et prestataires. "Le but est que la ville honore ses créances. Avant cette fin d’année, tout le monde sera payé", assure Eddie Lecourieux. Il a signalé malgré tout une trésorerie en positif. "Nous finirons l’année avec un excédent, mais très limité, grâce à un emprunt qu’on a pu avoir."

Mise sous tutelle ?

Est-ce que le Mont-Dore risque le placement sous tutelle de l’Etat ? Durant le conseil, le maire a répondu par la négative, pour 2024. Mais qu’au vu de la situation "catastrophique", ce n’est pas à écarter pour le début 2025. 

La mise sous tutelle est une façon de dire que si nous ne sommes pas aidés aujourd’hui, nos dépenses sont plus importantes que nos recettes et on n’aura pas de quoi payer nos charges.

Eddie Lecourieux, maire du Mont-Dore, à NC la 1ère

Une caserne au Col-Barrau

Malgré le contexte, des investissements sont maintenus. Les élus ont approuvé deux projets qui ont la portée symbolique de concerner la partie Sud. Un nouveau centre de secours et d’incendie doit être construit. L’opération est estimée à 490 millions, pour un chantier espérer à compter de mai 2026 et une livraison au second semestre 2027. Le besoin était évoqué depuis des années, mais pressenti à Boulari, ou à Saint-Michel. 

Le choix du Sud

Or, il restera à La Coulée. Pas à l’endroit actuel, mais à côté de la maternelle Les Coccinelles, au Col-Barrau, face à la déchetterie. L’Association citoyen mondorien s'en réjouit et elle explique avoir argumenté dans ce sens. En glissant : "La position de cette caserne permettra également un déploiement rapide sur le nord par la future voie de désenclavement", qu’ACM appelle de ses vœux.

L’autre projet est l’extension du cimetière de Plum, à horizon juillet 2025, pour un montant de 88 millions.

Générations demande de sécuriser les écoles

Le groupe Générations Mont-Dore a émis un vœu, durant ce conseil. 

Nous avons demandé au maire de prévoir dans les budgets de l’année prochaine, de quoi sécuriser l’ensemble des écoles. Avec des alarmes, de la télésurveillance et des alarmes  portatives pour les employés qui travaillent seuls durant les périodes de vacances.

Nina Julié, cheffe de groupe Générations Mont-Dore


"Le week-end dernier, argumente-t-elle, le groupe scolaire de Yahoué a été vandalisé, avec des propos extrêmement violents écrits sur les murs. La Briquèterie, notre école du Vallon-Dore, a également été vandalisée il y a quelques semaines. Nos personnels ne se sentent pas sécurité."