Mise à jour avec réaction de la SLN
Trois mois après les exactions commises à Doniambo sur le site de la Société Le Nickel, le tribunal correctionnel de Nouméa a rendu son délibéré, ce vendredi matin. Il condamne Alenato Talafili et son neveu Luciano à cinq ans de prison, dont quatre assortis d’un sursis probatoire de deux années. Avec notamment l'obligation de soins et l'interdiction de se rendre aux abords de la SLN. Les prévenus, reconnus coupables de dégradations et de violences, devraient donc effectuer un an de prison sous détention électronique. Le 24 octobre dernier, la peine requise était de trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis.
Dédommagements
Sur intérêts civils, les deux hommes sont reconnus responsables et doivent dédommager un des quatre agents victimes à hauteur de 250 000 F, pour préjudice moral. La SLN, qui se portait aussi partie civile dans ce dossier, doit recevoir vingt millions d'indemnités de leur part. Sollicités, les avocats de la partie civile et de la défense n'ont pas voulu s'exprimer. Contactée par téléphone, la famille Talafili et la SLN n'ont quant à elles pas souhaité répondre aux questions de NC la 1ère.
La SLN prend acte
L'entreprise a préféré réagir par voie de communiqué. "Nous prenons acte, dit-il, et nous nous satisfaisons de la décision rendue, qui reconnait la culpabilité des prévenus, faisant mentir l’argument des prévenus selon lequel leurs actes auraient répondu à une provocation de la SLN ou de certains de ses salariés." Et d'indiquer aussi, pluas largement, que "les pressions, menaces ou blocages, malheureusement trop fréquents autour des activités minières et industrielles, amènent un sentiment d’insécurité, dont le procureur a rappelé en audience qu’il ne pouvait être toléré".
Le syndicat des rouleurs pays, présidé par Alenato Talafili, réagit par ailleurs, suite au délibéré. Par la voix de son porte-parole, il dit accepter la décision de justice. Mais réitère sa position à savoir que ce jour du 3 août, les rouleurs n’étaient pas venus pour dégrader les lieux, mais exclusivement pour soutenir les salariés de la Sonarep.
Soudaine explosion de violences
C'est dans l'après-midi du jeudi 3 août que la situation a pris une tournure explosive à hauteur du site industriel, alors que des salariés et sous-traitants de la Sonarep à Poum étaient mobilisés sur place. Jets de pierres, dégradation de matériel et de véhicules… La SLN a déclaré 250 millions de dégâts et une perte d’exploitation de 200 millions de francs. Des salariés ont rapporté des agressions physiques. Un épisode brutal qui a notamment marqué les esprits par un duel improbable entre deux engins.