Barrières anti-requins à Nouméa : le conseil municipal acte une subvention de 60 millions de francs de l’Etat

La "crise requins" est à nouveau au centre de l’actualité à Nouméa. Alors que la pose d’un filet a commencé à la baie des Citrons, le conseil municipal vient d’autoriser le maire à signer une convention de financement avec l’Etat pour deux barrières à l’anse Vata.

L’État va verser près de 60 millions de francs de subvention à la ville de Nouméa pour l’aider à financer l'installation de deux barrières anti-requins dans la baie de l’anse Vata. L’une au niveau de la plage du château Royal, l’autre de la plage de l’Anse-Vata.  

À quoi vont ressembler ces barrières ? 

Elles seront placées sur une longueur d’environ 400 mètres linéaires et une profondeur d’environ 4 mètres”, précise la délibération adoptée par le conseil municipal de Noumea ce mardi soir. Chacune fera environ 200 mètres de longueur. Elles “doivent permettre une exclusion totale des requins de grande taille (…) et seront donc permanentes”.  

Afin de limiter les impacts sur l’environnement, et notamment le risque de prises accessoires d’animaux non ciblés, tant en phase de travaux qu’en phase d’exploitation, les dispositifs seront semi-rigides ou rigides”, indique encore le texte. Ils seront “composés d’ancrages (dits écologiques) au sol fixes (…) et d’un système de flottaison et de signalisation à la surface de l’eau. 

Opérationnelles au deuxième trimestre 2024 ?  

Un suivi environnemental du site sera sollicité en amont, durant le déploiement des dispositifs et en aval de la mise en place”, assure par ailleurs la municipalité, dont le projet est critiqué par des associations de protection de l’environnement, une partie de l’opposition municipale et des habitants. Des opposants qui pourront faire valoir leurs arguments lors de la procédure de consultation publique, préalable nécessaire à la pose des barrières. La majorité espère qu’elles seront opérationnelles au deuxième trimestre 2024.  

140 millions de francs à la charge de la commune 

Pour Sonia Lagarde, c’est le seul moyen de sécuriser la baignade et une partie des activités nautiques après les trois attaques survenues au niveau du château Royal, les 29 janvier, 4 février et 19 février 2023. La dernière a été mortelle. La baignade est depuis interdite. Elle le restera jusqu'à l'installation des barrières. 

C’est ce qui a été rappelé à l’Etat pour justifier une demande de subvention dans le cadre du Fonds d’intervention maritime. Ce dernier a pour but de “soutenir le développement d’activités maritimes durables à l’échelle locale”. Plusieurs projets seront financés pour un total d’1,8 milliard de francs. 60 millions ont donc été attribués à celui de Nouméa, ce qui correspond à 30 % du coût estimé. La mairie de Nouméa payera les 70 % restants, soit 140 millions de francs.