Des artistes locaux expérimentent pour fusionner musique traditionnelle et hip-hop

Kraken, Carlo, Louls et Wanap's, en résidence artistique, samedi 23 juillet, à la médiathèque de Kaméré.
Quatre beatmakers et musiciens calédoniens ont ouvert, samedi 23 juillet, les portes de leur résidence artistique, à la médiathèque de Kaméré, à Nouméa. Baptisée Rap K, cette dernière vise à donner une couleur locale au hip-hop.

Ils sont quatre artistes autour d’une table. Armés d’un synthétiseur, d’enceintes puissantes et d’un logiciel de montage, ces musiciens et beatmakers calédoniens travaillent sur différents rythmes traditionnels et sonorités locales. Réunis, samedi 22 juillet, à la médiathèque de Kaméré, ils dialoguent et partagent leurs réflexions, pour donner une identité plus locale à la musique urbaine calédonienne.

"L'objectif de cet événement, c'est vraiment d'aller chercher le son hip-hop local. C'est parti du constat que la plupart des rappeurs vont chercher des instrumentaux sur Youtube, qu'ils achètent, et qu'il y a assez peu de connexions avec les beatmakers d'ici, qui sont en train, eux, de chercher l'identité sonore et artistique calédonienne", explique Clara Roche, coordinatrice de cette rencontre, initiée par l'association Dix-vers-cités.

Ecoutez-là, au micro Valentin Deleforterie :

"Trouver un terrain de création commun au bord de ces deux mondes"

L’objectif est expérimental, selon Kraken, l’un des beatmakers. "Tout ce qui est afro, nous connaissons : l'afrobeat, l'afro trap, tout ce qui est caribéen, nous connaissons. Les sonorités urbaines d'aujourd'hui, nous savons les placer sur la carte, mais avec la Nouvelle-Calédonie, on ne sait pas."

Il s'explique, au micro de Valentin Deleforterie :

"Des sonorités qui nous rappellent qu'elles sont d'ici"

Des sources d'inspiration diverses

Pour trouver ces sonorités, les quatre artistes ont plusieurs éléments d’inspiration. Wanap's, l’un des instrumentistes présents, les énumère derrière son synthétiseur. "Il y a les flûtes, les percussions que nous appelons les bwanjep, faites à partir d'écorces de figuiers."

Ecoutez-le, au micro de Valentin Deleforterie :

"Rechercher ce qui existait dans le passé, pour le mettre dans le présent et nourrir le futur"

Ecoutez une démonstration faite par Carlo, un autre beatmaker, captée par Valentin Deleforterie :

Une mise en pratique musicale

Une exposition et d'autres rendez-vous sur place

Pour le moment, les quatre artistes se contentent d’expérimenter. Au gré des trouvailles et des prochains ateliers, l’idée d’un album pourrait peut-être prendre forme. En attendant, l'association Dix-vers-cités, propose l'exposition Rapologie du Caillou. Jusqu'au samedi 30 juillet, plusieurs panneaux qui retracent l'histoire du rap calédonien, sont à découvrir à la médiathèque de Kaméré.

Elle y organisera également :

  • Un atelier de beatmaking et d'écriture, mercredi 27 juillet, de 14 heures à 17 heures.

  • Une décentralisation du studio d'enregistrement du Rex, samedi 30 juillet. De 10 heures à midi, la possibilité d'y enregistrer sera gratuite pour tous.

Le rap calédonien a également fait l'objet d'une anthologie en dix podcasts sur notre antenne. Ils sont à retrouver ici.

Retrouvez le reportage de Laurence Pourtau et David Sigal :