"Nous serons très attentifs. Il faut donner une place encore plus forte au monde kanak dans les institutions." C’est le message que Gérald Darmanin est venu adresser aux sénateurs coutumiers ce vendredi matin. Après une coutume, le ministre et les dignitaires kanaks se sont entretenus sur le projet d’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie. Ils ont notamment discuté des propositions posées par les sénateurs coutumiers.
“Le sénat coutumier pourrait être positionné en face du Congrès, de manière à ce que ce soit une deuxième chambre parlementaire à dominante coutumière”, explique Victor Gogny, officiellement élu président de l’institution en septembre.
Peut-être qu'il faut donner un pouvoir décisionnel aux coutumiers.
Victor Gogny, président du sénat coutumier
La veille de son élection, dans son discours d’ouverture, il estimait que la société calédonienne n’était pas encore prête à accéder à la pleine souveraineté. Il proposait de s'engager sur une période de transition de deux mandatures pour consolider les acquis de l’Accord de Nouméa et la place de l'identité kanak.
"L’identité kanak est déjà prise en compte au travers des lois de pays, des délibérations. Il y a une navette entre le sénat, le Congrès, le gouvernement mais peut-être qu'il faut aller au-delà et donner un pouvoir décisionnel aux coutumiers”, précise-t-il ce vendredi.
Autre souhait : donner plus de place aux chefferies et aux aires coutumières
Les sénateurs coutumiers aimeraient aussi “donner, juridiquement, une place plus signifiante aux chefferies et aux aires coutumières”, qu’elles deviennent des institutions “au même titre que les provinces et les communes”.
D’autres idées ont été partagées. Les échanges vont se poursuivre. En commençant sa visite par un rendez-vous au sénat coutumier, Gérald Darmanin a en tout cas voulu “rappeler le respect de la République française pour le monde kanak et remercier les sénateurs pour leurs contributions à la réflexion sur l’avenir institutionnel”.