Le cortège de manifestants a quitté le lieu de rassemblement situé à Nouméa, à la côte Blanche, vers 10h30. En ce 8 mai, plusieurs milliers de personnes et une mer de drapeaux indépendantistes ont traversé une partie des quartiers Sud. Les autorités ont décompté environ neuf mille participants et les organisateurs, au moins trente mille. Les services de l'Etat n'ont pas constaté de débordements.
Une nouvelle mobilisation contre le projet de dégeler le corps électoral à travers une réforme constitutionnelle, et contre "la recolonisation du pays". C'était à l'appel de la CCAT, la Cellule de coordination des actions de terrain.
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Un parcours symbolique
Les manifestants ont rejoint la baie de l'Anse-Vata en passant par Tuband et Val-Plaisance. Un parcours symbolique : "On rentre dans les quartiers riches, de ceux qui veulent nous enlever notre liberté", s’est exclamé l’animateur de la mobilisation au micro. "Ici, c’est Kanaky", a-t-il été scandé.
Certains sont venus en bateau. D'autres avec des bus arrivés de Brousse, en voiture ou à pied, parfois après plusieurs kilomètres de marche.
De nombreux jeunes
La marche a confirmé un phénomène observé depuis maintenant plusieurs semaines : le rajeunissement du cortège. Les jeunes adultes et même les adolescents semblent investir de plus en plus ces actions de terrain. "On se mobilise contre tout ça, sinon demain on ne sera plus là", dit l'un. "C'est pour participer avec les vieux", commente un autre. "On est venus là pour défendre nos couleurs." Qu'ils soient conscients et impliqués, ou pas vraiment au courant, rencontre avec certains de ces manifestants dans le reportage d'Aiata Tarahu et Franck Vergès.
Pour Christian Tein, porte-parole de la CCAT, "cette jeunesse se sert des moyens de communication mondiaux, elle se rend compte de l'enjeu du corps électoral et a envie de participer."
Suite des mobilisations
Cette manifestation s'inscrit dans une série d'actions depuis le début du mois. Les militants se sont mobilisés le week-end précédent. Lundi matin, ils étaient postés devant le commissariat de la police nationale et la caserne Meunier à Nouméa. Lieu emblématique, d'après les militants, car il centralise toutes les informations de la gendarmerie en fin de journée. À Lifou, un rassemblement a également eu lieu devant la subdivision du haut-commissariat aux îles Loyauté. Mardi, les militants se sont postés à proximité du Camp-Est, à Nouméa. Les autorités ont installé pour l'occasion un dispositif de retenue autonome du public devant la prison.