C’est l’aboutissement de plusieurs mois de travail qui est présenté ce vendredi matin au 23e congrès du pays kanak. Une réflexion esquissée en mai, lors de la présentation de la "vision autochtone du projet de société post-accord de Nouméa". Après la tournée des Pirogues, organisée dans tout le pays à partir du mois d’avril - l’équivalent d’une grande consultation - les sénateurs coutumiers ont posé sur le papier leur vision de l'avenir de l'identité kanak et de sa représentation.
Des élections plutôt que des désignations par us et coutume ?
Parmi les évolutions envisagées alors, celle de l’organisation du Sénat coutumier. Objectif affiché : consolider son rôle face aux autres institutions. Les sénateurs estiment en effet que leurs recommandations ne sont pas suffisamment prises en compte par le gouvernement et le Congrès. La mission du sénat serait trop souvent limitée à de la représentation. Leur souhait : obtenir un statut de deuxième chambre parlementaire, à dominante coutumière, au côté du Congrès. Avec davantage de moyens.
Nomination du président ce samedi
La désignation des sénateurs pourrait être un des leviers pour y parvenir. Avec une question majeure : faut-il passer à un mode électif ? Le mode de désignation actuel, par us et coutume, est jugé trop opaque par certains. Une problématique capitale alors le sénat coutumier, institution née de l'Accord de Nouméa, doit cohabiter avec le Conseil des grands chefs, Inaat Ne Kanaky, depuis 2022.
En attendant, la nomination coutumière du président est prévue ce samedi, à 14 heures. Victor Gogny a pris la tête du Sénat coutumier en février, en remplacement d'Hugues Vhemavhe, après plusieurs mois de crise au sein de l'institution.
Parmi les autres thématiques qui devraient être abordées au cours de ces deux jours de congrès : la jeunesse, le Parc national de la mer de corail, le changement climatique, ou encore la politique mémorielle…