Contre les violences, les "femmes en colère" de retour dans la rue. Le collectif, relayé par plusieurs associations, appelait à se mobiliser ce vendredi 22 septembre, dans le centre-ville de Nouméa. Devant le Congrès, puis le haussariat, les manifestants ont réclamé une politique volontariste de non-agression à l’égard des femmes. Face au fléau que cette problématique représente en Nouvelle-Calédonie, il est question d'"un pacte" qui englobe "tous les secteurs de la vie calédonienne (politique, sociale, économique, culturelle, cultuelle)".
Pour une campagne massive contre les abus d'alcool
Autres attentes, une campagne massive contre les abus d'alcool et la tenue d’un débat à l'échelle pays sur les violences faites aux femmes. "Si on n’arrive pas à trouver une solution par rapport à l’alcool, le cannabis, on n'y arrivera jamais. Il faut que les institutions mais aussi les clans, les espaces coutumiers, viennent avec la société civile et qu’on en discute afin qu’on puisse trouver une solution", expliquait Valentine Holle au micro de Laura Schintu.
Déclencheur, la plainte de l'hôtesse de l'air
La récente plainte pour agression sexuelle d'une hôtesse de l’air contre une personnalité politique, en l'occurrence l'élu au Congrès Jean Creugnet, a été l’élément déclencheur de cette nouvelle action. D’où la présence de personnels ou ex-salariés au sein de la compagnie Aircalin. Comme Marie-Françoise Hmeun, ancienne hôtesse de l’air. "Au-delà de notre collègue qui a été agressée, a-t-elle réagi, c’est important pour nous d’être là parce que, même si on a été, au travers de nos métiers, témoins, un peu, des misères du monde, à travers tous les voyages qu’on a pu faire, il est totalement inadmissible dans une société 'moderne' qu’on puisse encore vivre ce genre de choses, et notamment de la part des hommes." Elle aussi répondait à Laura Schintu.
Plusieurs propositions
"A tous les élu.e.s du territoire", clame un document qui appuyait la mobilisation, "nous réitérons notre demande d'un débat au Congrès visant à mettre en place une loi-cadre contre les violences faites aux femmes." Autre doléance, voir au sein du gouvernement un portefeuille et un budget dédiés à la condition féminine. "A l'Etat, nous demandons que le code électoral oblige chaque candidat.e à s'engager solennellement à ne pas agresser les femmes", lit-on encore, ou que "des lois soient votées pour rendre systématiques l'inéligibilité de tout agresseur de femme et sa destitution pour toute agression en cours de mandat". Il y a une dizaine de jours, c'est une lettre ouverte que le collectif Femmes en colère adressait une "à l'Etat et aux élu.e.s de Nouvelle-Calédonie", dénonçant encore une fois les féminicides et les agressions de toutes sortes.