Quartier disciplinaire, rénovation des cellules, évacuation des eaux usées… le Camp-Est en travaux pour améliorer les conditions de détention

Le Camp-Est, image d'illustration.
Le ministère de la Justice devra-t-il bientôt payer une astreinte de mille euros par jour (près de 120 000 F CFP) à cause du Camp-Est ? C'est la menace qui plane sur la prison de Nouvelle-Calédonie à compter du 11 mars si les mesures demandées par le Conseil d'Etat ne sont pas suivies d'effet. A Nouméa, la direction du centre pénitentiaire assure que tout est en bonne voie.

Travaux forcés, au Camp-Est. Photos à l’appui, le directeur du centre pénitentiaire donne une idées des chantiers qui ont commencé. Sécurité oblige, NC la 1ère n’a pas été autorisée à les filmer. Mais pour le patron de la prison, l’obligation de changer les conditions de détention est en cours depuis 2020, date des précédentes injonctions du Conseil d’Etat. Un exemple : le nouveau quartier disciplinaire et d’isolement dont la fin de construction est prévue cette année.

Nous sommes à l’heure actuelle engagés sur une quinzaine de chantiers, dont des chantiers extrêmement lourds. A titre d’exemple, nous allons refaire tout le réseau d’évacuation des eaux usées. Et nous attaquons la rénovation totale de toutes les cellules.

Philippe Peyron, directeur du centre pénitentiaire

Suroccupation

Environ 560 détenus sont emprisonnés à Nouville, pour une capacité de 414 places. "Il y a un taux d’occupation très fort, ce qui complexifie encore le fait de mettre des chantiers de cette envergure à l’intérieur", souligne le directeur. "Ça rend la tâche d’autant plus difficile pour les entreprises. Et la nôtre aussi, en termes de surveillance et d’organisation interne. Mais on le fait parce que c’est une nécessité pour nous."

Des demandes urgentes

Le dossier Camp-Est est revenu sur la table avec le point de situation dressé par le Conseil d’Etat, le 11 février. La haute juridiction administrative note que des améliorations ont été apportées mais insiste : il reste des points à régler de toute urgence sous peine d’astreinte. Comme l’installation de téléphones fixes ou la ventilation des cellules.

Nous avions jusqu’au 11 mars pour mettre ces chantiers en route. Ils sont en route. Et le 11 mars, nous ne paierons pas un seul euro d’astreinte par jour parce que tous les chantiers seront engagés.

Philippe Peyron

Réflexion sur la couverture médicale

Autre évolution, la couverture médicale des détenus. Une réflexion est en cours pour apporter une meilleure prise en charge. Ces dix dernières années, les conditions de détention à la prison de Nouméa ont été jugées indignes, à la fois par l’Observatoire des prisons et par le contrôleur général des lieux de privation de liberté.

Un sujet de Thérèse Waïa et Cédric Michaut :

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