Tournés vers la mer, les sièges sont restés vides. Sur leurs dossiers, des prénoms. 126. Comme le nombre de passagers qui auraient dû mettre pied à terre à Nouméa entre le 31 juillet et le 1er août. Mais après un dernier arrêt à Maré, La Monique, qui devait les ramener, n'est jamais revenue. Le caboteur, alors principal moyen de transport de marchandises et de personnes entre la Grande Terre et les Loyauté, était parti de Nouméa le 22 juillet 1953.
Soixante-dix ans après, pour la première fois, une cérémonie était organisée à Nouméa. "Nouméa n’est peut-être pas tout le pays mais il n'y a pas de pays sans Nouméa parce que tout le pays se retrouve dans Nouméa", observe Louis-José Barbançon, président de l'association La Monique, fils d'un disparu. Or, tout le pays était représenté à bord du bateau.
"Cela doit nous pousser à construire ensemble"
La stèle inaugurée ce samedi quai des Pilotines, près du marché de la Moselle, l'a été par deux femmes maire. Maryline Sinewami pour Maré et Sonia Lagarde pour Nouméa. Celle-ci voit dans le monument "la construction d’un trait d’union entre les îles, entre les disparus des différentes communes. Cela doit nous pousser à regarder l’avenir de manière différente, à positiver, à construire ensemble, c’est ce que nous faisons aujourd'hui avec cette sculpture de Jean-Marie Ganeval".
Des enfants de Maré y ont conduit les officiels et la population en chantant. Autre symbole d'une journée qui marque le lancement d'une série de rendez-vous culturels et mémoriels programmés sur l'ensemble du territoire.