La commune de Païta a officiellement un nouveau maire depuis ce lundi 3 juin. Il s'agit de la première adjointe, Maryline D’Arcangelo, qui assurait l'intérim depuis la démission du premier édile Willy Gahutau, il y a tout juste un mois.
Un conseil municipal extraordinaire devait se tenir le 17 mai ou le 20 mai, mais les émeutes survenues entre-temps ont bousculé le calendrier de la commune. Il s’est finalement déroulé ce lundi matin, à la mairie de Païta.
Nous réunir pour élire un maire dans ce contexte catastrophique reste tout de même inopportun, pour ne pas dire déplacé.
Communiqué de l'Eveil océanien
Une partie du conseil s'abstient
Vingt-huit élus municipaux sur trente-cinq ont voté en faveur de Maryline D’Arcangelo, qui a occupé ces dernières années le fauteuil de première adjointe municipale, en charge des affaires communales concernant la vie scolaire. Les élus de l’Eveil Océanien et de la liste indépendantiste, menée par André Forest, sont sortis de la salle du conseil municipal avant le vote.
Dans un communiqué envoyé ce lundi, l’Eveil Océanien s’est exprimé sur ce choix. "Les délais légaux et réglementaires s'imposent à nous, reconnaît le parti de Milakulo Tukumuli. Mais nous réunir pour élire un maire dans ce contexte catastrophique reste tout de même inopportun, pour ne pas dire déplacé". Selon l'Eveil océanien, certains conseillers de l'opposition étaient "absents (..) car les routes sont encore bloquées".
Il aurait fallu qu’on retourne aux urnes pour légitimer une nouvelle équipe.
André Forest, de la liste indépendantiste à Païta
La commune de Païta particulièrement isolée depuis le début des émeutes
De son côté, la nouvelle magistrate de la commune s'est félicitée du bon déroulement du scrutin. Sa priorité, a-t-elle rappelé, est de s’occuper de ses administrés qui sont "en grande souffrance". La commune de Païta est toujours très isolée, depuis le début des violences qui secouent le pays.
Gérer l'urgence, donc, un mois après la démission du maire Willy Gatuhau. Le 30 avril dernier, l'élu avait été condamné par la cour d’appel de Nouméa à une peine d’inéligibilité de trois ans dans l’affaire dite des achats de voix aux municipales de 2014 à Païta.
Un passif judiciaire qui, aux yeux de l'Eveil océanien et la liste indépendantiste, rend cette majorité municipale "illégitime". "Il aurait fallu qu’on retourne aux urnes pour légitimer une nouvelle équipe", estime André Forest.
La nouvelle maire, elle, dit vouloir "œuvrer pour la commune et ne pas regarder dans le rétroviseur". "Ce qui est fait est fait", déclare Maryline D’Arcangelo, pour clore le débat.