Quand les entreprises calédoniennes courtisent le marché fidjien

Du 29 juillet au 5 août, une quarantaine de chefs d'entreprise se trouvaient en mission à Fidji, à l'initiative de New Caledonia trade & invest. L'objectif : exporter les compétences de Nouvelle-Calédonie. Avec de réelles perspectives pour une économie où l'exportation demeure un maillon faible.
La Calédonie importe bien davantage qu'elle ne vend à l’extérieur, et ses exportations s'avèrent largement dominées par le nickel et la métallurgie. La mission menée à Fidji du 29 juillet au 5 août marquait la volonté de faire évoluer ce constat. Initiée par New Caledonia Trade & Invest, elle a rassemblé une quarantaine d'entrepreneurs, qui ont notamment participé à un forum économique de trois jours. Le porte-parole du gouvernement calédonien et le président du Congrès étaient du voyage. 
 

En matière de santé

Dans le domaine de la santé, Fidji correspond à un marché de 900 000 habitants pour lequel la compétence calédonienne représente un service de qualité. «Fidji envoie des patients se faire soigner hors territoire, principalement en Inde aujourd’hui mais beaucoup en Nouvelle-Zélande et en Australie», souligne Loic Fretard, directeur d'exploitation de la clinique Kuindo-Magnin. «Je pense que la Calédonie, avec les structures de soins publiques et privées, a matière à répondre.»
 

Elevage et génétique

L’agriculture du Caillou a également des atouts à faire valoir. Surtout l’élevage, avec cette génétique qui intéresse au plus haut point Fidji.« On a déjà exporté des embryons sur le Vanuatu, et un taureau sur Tahiti», rappelle Nicolas Pebay, directeur d'Agrical Ballande. «On travaille dans ce secteur et on a une génétique limousine adaptée aux conditions tropicales, qu’on va pouvoir exporter de plus en plus sur les îles voisines.» 
 

Patience...

Déjà présents sur le marché fidjien, des industriels calédoniens du BTP et de l’énergie, avec l’éolien et le solaire voire la distribution d’eau. Leur expérience montre que l’exercice demande beaucoup de patience. «Le départ est très long», relate Kahina Meziani, directrice du développement à la Calédonienne des Eaux. «Ce qui est normal parce qu’ils ne nous connaissent pas, qu’il y a des problèmes de normes, une question de confiance... Et aussi une question de savoir-faire : pour les Fidjiens, l’Australie est le centre du monde ! »
 

Après le Vanuatu et la PNG

New Caledonia trade & invest a quelques années d’existence. Le Vanuatu, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et maintenant Fidji sont des marchés ciblés, par des entrepreneurs calédoniens de plus en plus ouverts à l’exportation. 

Des explications de Bernard Lassauce et José Solia :
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